...fracassant pour Ford ! En plus d'être revenu dans le vert en 2009, avec un bénéfice de 2,7 milliards de dollars, une première depuis 2005, le constructeur à l'ovale bleu voit sa courbe de ventes aux Etats-Unis grimper comme elle ne l'avait plus fait depuis bien longtemps. En effet, après 32 % de progression en décembre dernier, les chiffres de janvier confirment avec une croissance de 24,6 %. Et cerise sur le gâteau, en ouverture du Salon de Detroit, Ford recevait le prix de Voiture de l'Année aux US pour la Ford Fusion hybride mais aussi celui de l'Utilitaire de l'Année pour le Transit Connect. Pour autant, tous les projecteurs étaient braqués sur la nouvelle Focus. "Pour nous, la Focus est plus qu'une voiture, a lancé
Alan Mulally, le patron de Ford, elle est le symbole de notre stratégie de production mondialisée." La nouvelle philosophie du constructeur baptisée : One Ford. La Focus signe donc le retour de la voiture mondiale chez Ford et porte de grandes ambitions. Apparue en 1998 et déjà vendue à plus de 9,2 millions d'exemplaires, cette berline du segment C vient prendre une place centrale dans l'avenir de la marque. "Les petites deviennent grandes, a imagé
Mark Fields, le patron de Ford US, rappelant que le segment C représentait déjà 1 voiture sur 4 dans le monde. En Europe, cela représente même 30 % du marché, a quant à lui rappelé
John Fleming, le patron de Ford Europe. Et pour évoquer le potentiel futur, notamment aux Etats-Unis, le constructeur a rappelé que la combinaison des segments B et C (Fiesta et Focus) ne représentait que 14 % des ventes en 2004 contre 21 % aujourd'hui. Il pense même qu'au niveau mondial, ces segments de "petites voitures" vont s'adjuger rapidement plus de 50 % du marché.
Cette Focus mondiale repose sur une nouvelle plate-forme qui sera partagée avec 10 autres modèles dont les prochains C-Max qui vont débarquer en Europe courant 2010. Des C-Max qui seront également proposés aux Etats-Unis, l'état-major de Ford étant persuadé que la mutation du segment C observée en Europe sera également une réalité aux US. Pour en revenir à l'aspect industriel et économique, le potentiel d'économie est énorme car Ford estime qu'à partir 2012, chaque année plus de 2 millions de véhicules utiliseront cette plate-forme. De plus, la mise en place d'une nouvelle stratégie avec les fournisseurs, réduisant leur nombre et privilégiant ainsi les volumes, a également permis de réduire les coûts. Ford annonce un coût de développement inférieur de 60 % à celui de modèles dans cette même phase en 2006. L'une des autres conséquences de cette démarche est que des Focus américaines, chinoises ou européennes partageront 80 % de leurs pièces.
La production va débuter aux Etats-Unis, dans l'usine de Wayne dans le Michigan, ainsi qu'en Europe dans l'usine de Saarlouis, en Allemagne, d'ici la fin de l'année pour une commercialisation début 2011. Il y aura également Valence, en Espagne, mais exclusivement pour les C-Max, Saint-Pétersbourg en Russie et Chongqing, en Chine. Cette nouvelle usine, dont la première pierre a été posée en septembre dernier, débutera la production de la berline en 2012 avec une capacité annuelle de 150 000 unités.