Nissan revoit ses prévisions financières à la baisse

Nissan n’atteindra pas ses objectifs financiers pour l’exercice 2018 se terminant le 31 mars 2019. Le constructeur vient une nouvelle fois de réviser à la baisse ses prévisions, ce qu’il avait déjà fait en février dernier. Si le chiffre d’affaires devrait être pratiquement conforme aux attentes, s’élevant à 11 574 milliards de yens (92,6 milliards d’euros), le bénéfice net sera en revanche bien en-deçà des attentes. Le partenaire du français Renault évalue désormais celui-ci à 319 milliards de yens (2,5 milliards d'euros), alors qu'il visait 410 milliards en février. Au final, son bénéfice net sera inférieur de près de 60 % à celui réalisé lors de l’exercice 2017/2018. Les résultats définitifs seront publiés le 14 mai prochain.

Pour justifier cette contre-performance, Nissan met en avant deux éléments : la prise en compte de frais supplémentaires liés à certains véhicules vendus aux États-Unis et "un environnement difficile" auquel l’entreprise a dû faire face au quatrième trimestre. En clair, le constructeur estime que l’affaire Carlos Ghosn a eu un impact négatif sur ses ventes, et donc ses résultats. Nissan est dans la tourmente depuis l'arrestation en novembre de son "sauveur", Carlos Ghosn, détenu au Japon pour des malversations financières présumées.

Son incarcération, conséquence d'une enquête menée par Nissan depuis de longs mois, a déstabilisé l'alliance formée avec Renault et profondément secoué le groupe nippon, occupé à solder les comptes avec son ancien PDG et à réformer sa gouvernance. L'affaire a provoqué le départ de deux proches haut placés du grand patron : José Munoz, le directeur de la performance, et Arun Bajaj, le responsable des ressources humaines. Nissan a par ailleurs annoncé que Daniele Schillaci, vice-président chargé du marketing et des ventes, allait quitter le groupe.

Dans le même temps, la direction a été renforcée avec la promotion au poste de numéro deux de Yasuhiro Yamauchi, 63 ans, qui passe de directeur de la compétivité à directeur des opérations. Cet homme, fort d'une carrière de près de 40 ans en interne et qui siège au conseil d'administration de Renault, vient ainsi épauler le patron Hiroto Saikawa, qui a dit à plusieurs reprises vouloir passer le relais une fois Nissan remis sur pied et la gouvernance réformée. (avec AFP)