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Constructeurs

Nissan, prince de l’Europe

Publié le 25 janvier 2012

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Dans quelques mois, la marque nippone signera son meilleur résultat annuel. Son plan Power 88 est, à cette date, une pleine réussite. Les temps de passage sont respectés, au point de pouvoir faire trembler Toyota.
Guillaume Cartier, vice-président des ventes Europe de Nissan.

“2011 sera notre meilleure année, sans conteste.” Les propos du vice-président des ventes Europe de Nissan, Guillaume Cartier, ne laissent nullement place au doute. Sur les douze derniers mois, 695 000 Nissan ont été livrées, contre 540 000 l’année précédente, et au 31 mars 2012, soit au terme de l’année fiscale du constructeur, 710 000 véhicules devraient avoir été écoulés en Europe, contre, là encore, 540 000 unités précédemment. Le constructeur japonais pourrait donc se targuer de représenter 3,9 % des volumes continentaux, soit 0,5 point de mieux et une progression linéaire dans le temps.

Avec un total de 140 000 immatriculations à ce jour, la Russie est définitivement le marché principal pour la marque, devant le Royaume-Uni et la France, à plus de 81 000 unités. L’Allemagne et L’Italie suivent avec respectivement 75 000 et 70 000 unités. “Nous ressentons clairement un effet de clivage entre le sud-ouest et l’est de l’Europe, note Guillaume Cartier. La Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan sont typiquement des pays en pleine croissance, où notre progression est de surcroît significative. Nous représentons 5 % de pénétration, voire 7,5 %, si on se focalise sur les marques qui ne produisent pas localement.” En accord avec le plan Power 88, Nissan projette toujours de subtiliser la casquette de leader asiatique à Toyota. C’est chose faite en France, mais aussi en Italie, au Royaume-Uni et en Russie.

A lui seul, le Qashqai totalise 35 % des volumes, à 250 000 ventes, et le Juke, encore en phase ascendante, déjà 20 %, à 140 000 ventes, faisant des deux SUV les icônes du succès de la marque, bien loin de la Nissan Micra, dernière du nom, qui cumule 80 000 unités. Guillaume Cartier se satisfait par ailleurs des bons résultats de la gamme sportive, qui apporte quelque 750 unités de la 370Z et plus de 1 000 GT-R. Un constat qui pourrait même encourager la marque à envisager l’implantation de Nismo, le département sportif du constructeur, en Europe. “Dans les mois à venir, nous allons mettre l’accent sur les VUL car, désormais, nous avons une gamme complète et pouvons passer à l’offensive”, prévient le vice-président.
Il y a quelques semaines, le plan de construction d’usine de batteries a été gelé au Portugal. Pour autant, le constructeur n’en démord pas et maintient ses objectifs de ventes de la Leaf. Nissan prévoit donc toujours d’enregistrer 5 000 immatriculations à fin mars 2012, puis de doubler ce volume lors de l’exercice suivant avant de le multiplier par 5 en 2013-2014, à 50 000 voitures, soit le potentiel rythme de production annuel de l’usine avortée.

Un réseau à 100 % (très) profitable

En 2012-2013, le constructeur s’attend à une poursuite de sa croissance. Il devrait atteindre la barre des 4 % de pénétration sur un marché que ses équipes européennes estiment entre 17,8 et 18,5 millions d’immatriculations. “Nous raisonnerons en termes de commandes clients et non de livraisons pour ajuster au mieux notre chaîne logistique sans avoir forcément à procéder à des réductions d’équipe”, glisse Guillaume Cartier.

A ses yeux, la grande satisfaction est de constater que, du point de vue des investisseurs, le panneau Nissan gagne en estime. “Nous ne sommes plus considérés systématiquement comme une marque secondaire, mais comme une enseigne à volume”, répète-t-il. La cinquantaine de mouvements enregistrés dans le réseau hexagonal au cours des derniers mois témoignerait d’un effort de consolidation. A cette date, tous les concessionnaires, sans exception, sont bénéficiaires. A part égale, le commerce et l’après-vente contribuent à afficher une profitabilité de 2 % en moyenne, soit un score qui place Nissan sur le podium. “Le retour sur investissement est de sept ans en moyenne, selon le montage financier”, avance Guillaume Cartier, qui annonce ensuite que le réseau devrait passer, à court terme, de 180 à 230 concessions et recenser plus de 300 points de service. “Nissan doit faire face à une nécessité, celle de structurer son outil de travail de manière à accompagner la croissance des volumes”, explique le vice-président. Un travail qui concernera bien entendu le label ventes à entreprises et, mécaniquement, celui d’occasion en bout de chaîne.

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