Nissan lance la production de la nouvelle Leaf à Sunderland

Pionnière de la mobilité électrique sur le marché européen, la Nissan Leaf s’apprête à renaître sous la forme d’une troisième génération, symbole de reconquête de la marque japonaise. Vendue à plus de 700 000 exemplaires (dont 32 000 en France) à travers le monde depuis son lancement en 2010, la Leaf a vu la production de sa deuxième génération prendre fin pour laisser place à la troisième.
Le 12 décembre 2025, Nissan a en effet lancé la production des premières livrées de cette nouvelle Leaf. Laquelle mesure 4,35 mètres de long, pèse entre 1 789 et 1 937 kg et compte bien s’attaquer aux flottes d’entreprises avec un mix attendu de 60 %.
À l’image de l’usine de Sunderland, la Leaf a complètement été repensée. Elle est notamment équipée de la technologie V2G, dont la démonstration débutait à l’entrée de l’usine, où un sapin de Noël est illuminé en étant branché à la dernière-née de Nissan. Elle s’inscrit dans une volonté du constructeur de rendre la mobilité "plus accessible, plus excitante et plus durable".
Une usine améliorée
À cette occasion, l'industriel nippon a ouvert les portes de son usine située à Sunderland, en Angleterre, à quelques journalistes curieux de connaître les secrets de conception de ses véhicules. Largement modifiée et améliorée par un investissement massif de 450 millions de livres, l’usine s’inscrit pleinement dans le plan EV36Zero de Nissan lancé en 2021.
Ce plan vise à produire plus de véhicules électrifiés tout en émettant moins de CO2. Ce qui passe notamment par la multiplication par deux du nombre de panneaux solaires alimentant l’usine, passant ainsi de 19 000 à environ 40 000.
Parmi les évolutions apportées à l’usine de Sunderland pour la production de la nouvelle Leaf, on retiendra aussi l’adoption de technologies "futuristes". Cela inclut l’intelligence des big data et la réalité virtuelle, mais aussi 137 nouveaux mules de presses, 78 robots high-tech pour la carrosserie ou encore 475 véhicules autoguidés dont la mission principale est de livrer les pièces sur la ligne de production, avec priorité sur les piétons.
Des lignes de production efficaces
Cette grande usine, qui emploie environ 6 000 personnes, se charge de la production de trois modèles : le Qashqai (et sa variante e-Power), le Juke et… la nouvelle Leaf. Cette production est répartie sur deux lignes d’assemblage. L’une de 504 mètres pour le Qashqai et sa variante e-Power, l’autre de 945 mètres pour les trois véhicules.
Grâce aux améliorations apportées par l’investissement de Nissan, la ligne 2 permet d’assembler le train et le châssis d’une voiture par minute. Vient ensuite la pose de la batterie sous la voiture, qui ne prend que 56 secondes. Un pit stop plutôt efficace.
La batterie de la nouvelle Leaf, pour rappel, sera de 52 ou 75 kWh, de quoi assurer une autonomie respective de 440 ou 622 kilomètres grâce à une consommation annoncée de 13,8 kWh. Plus que raisonnable.
L’AESC, la "batt-cave"
Ces batteries de type NMC (nickel-manganèse-cobalt) ne mettront pas trop de temps à arriver sur site puisqu’elles sont conçues à quelques centaines de mètres de l’usine. Plus précisément au sein de l’AESC, une usine de 151 287 m2 (l'équivalent de 23 terrains de football), qui produit les batteries des véhicules Nissan de A à Z. Et pour cela, elle compte bien "prouver que ses matériaux sont les meilleurs, pas seulement le supposer", comme l’indique un responsable de la fabrication des cellules de batterie.
Ces batteries se composent de cinq modules qui sont fabriqués séparément et sont minutieusement scrutés afin qu'on y repère le moindre défaut. Au total, l’AESC produit environ 150 000 batteries par an qui sont ensuite assemblées sur les lignes de production de l’usine de Sunderland.
Assemblage, pose de la batterie, activation, réparation (si besoin) et undocking sont les cinq étapes qui constituent l’installation de la batterie sur le véhicule. Le tout en moins d’une minute grâce à l’aide de huit robots qui placent 26 boulons de fixation.
Nous avons d’ailleurs pu observer l’installation de la batterie sur l’une des toutes premières Leaf de nouvelle génération, dans sa teinte bleu aoba et toit noir. L’occasion de scruter ses lignes aérodynamiques qui laissent présager une voiture dynamique, dont la puissance est de 177 ou 217 chevaux selon la version, avec un 0 à 100 km/h abattu en 7,6 secondes.
"Qualité, productivité et pensée vers le futur"
Cœur des opérations de Nissan en Europe, la ville de Sunderland s’investit pour aider la marque japonaise à grandir encore avec, en ligne de mire, l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En témoignent les mots de Patrick Melia, chef exécutif au conseil de la ville voisine de Newcastle, qui souhaite "s’assurer que l’usine soit compétitive à l’international".
"Qualité, productivité et pensée vers le futur" étaient les maîtres-mots de cette cérémonie. Directeur de la marque en Europe, Massimiliano Messina insiste également sur la notion de compétitivité, élément essentiel pour affronter l’émergence de nouveaux constructeurs, notamment venus de Chine. "Nous pensons que nos véhicules sont meilleurs. Nous n’assemblons pas juste des voitures, nous voulons être les plus compétitifs possibles", assure-t-il.
Il rappelle au passage que la gamme électrique de Nissan couvre 70 % des segments, sans compter l’arrivée d’un BEV sur le segment A en 2026. Alors que le débat sur la fin du thermique en 2035 fait rage, Massimiliano Messina évoque la recherche d’un équilibre entre les véhicules hybrides et la transition vers l’électrique et en profite pour rappeler que "la technologie e-Power est un excellent pont vers l’électrification".
La nouvelle Leaf, symbole du plan EV36Zero
Ayant permis d’économiser 1,9 milliard de grammes de CO2 depuis son lancement, la Leaf incarne plus que jamais le symbole du plan EV36Zero de Nissan. Lequel comprend la production de véhicules 100 % électriques, la fabrication de ses batteries et l’utilisation d’énergies renouvelables. Une productivité améliorée, une voiture repensée et un objectif assumé pour se montrer plus compétitif que jamais.
Par Anthony Mota
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