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Constructeurs

Nissan confirme une perte colossale de 4,1 milliards d'euros

Publié le 13 mai 2025

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Pour son exercice 2024-2025, Nissan a officialisé une perte nette de 4,1 milliards d'euros. Lors de la présentation de ses résultats financiers, le constructeur nippon a également amplifié son plan de restructuration avec la fermeture annoncée, d'ici 2027, de sept usines et la suppression de près de 20 000 postes.
Nissan Ivan Espinosa
Ivan Espinosa, le PDG de Nissan, le mardi 13 mai 2025 lors de la présentation des résultats financiers. ©Nissan

Nissan avait prévenu. En effet, le 25 avril dernier, le constructeur nippon avertissait que son bilan comptable afficherait une perte nette colossale. Elle est officiellement de 671 milliards de yens, soit l'équivalent de 4,1 milliards d'euros.

 

Une somme qui explique la restructuration engagée par Nissan qui le conduira d'ici 2027 à fermer sept usines et à supprimer 20 000 emplois, soit 15 % de ses effectifs mondiaux.

 

"La réalité est claire : nous avons une structure de coûts très élevée. Pour compliquer encore les choses, le marché mondial est volatil et imprévisible, ce qui rend la planification et l'investissement de plus en plus difficiles", a déclaré le PDG Ivan Espinosa, mardi 13 mai 2025.

 

 

"Nous ne ferions pas cela si ce n'était pas nécessaire pour survivre", a assuré Ivan Espinosa mardi devant la presse. Par ailleurs, Nissan "consolidera le nombre de ses usines de production de véhicules de 17 à 10 d'ici l'exercice 2027 (...) et accélérera les réductions des dépenses d'investissement", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.

 

L'entreprise a ainsi récemment abandonné son projet, tout juste approuvé, d'usine de batteries au lithium d'un milliard de dollars dans le sud du Japon.

 

Nissan, dont l'action a perdu 40 % sur l'année écoulée, reste sous la pression d'un énorme endettement : les agences de notation ont d'ailleurs abaissé la note de sa dette et l'ont placée en catégorie spéculative, Moody's pointant sa "faible rentabilité" et "sa gamme de modèles vieillissants" alimentant le déclin des ventes.

 

Les perspectives restent moroses : à l'effritement de la demande s'ajoute la guerre commerciale engagée par Washington.

 

 

Le constructeur a annoncé mardi pour 2024-2025 un chiffre d'affaires stable (-0,4 %) de 12 633 milliards de yens (76,9 milliards d'euros), et attend des revenus du même ordre pour l'exercice 2025-2026 entamé début avril. En revanche, Nissan n'a – chose rare – dévoilé aucune prévision de bénéfices pour ce nouvel exercice annuel.

 

"L'incertitude liée aux politiques douanières américaines nous empêche d'estimer rationnellement nos prévisions annuelles", explique Ivan Espinosa. Il faut dire que Nissan a réalisé 30 % de ses ventes aux États-Unis l'an dernier (924 000 véhicules), dont 45 % étaient importés du Japon et du Mexique.

 

Ivan Espinosa, le patron de Nissan. ©Nissan

 

"Nissan doit donner la priorité à son amélioration continue avec une urgence accrue", a réaffirmé Ivan Espinosa.

 

Soucieux de gagner en efficacité, Nissan entend notamment "réduire la complexité des pièces (détachées) de 70 %" et accélérer ses efforts censés "réduire significativement le délai de développement d'un nouveau modèle à 37 mois".

 

Enfin, l'entreprise continue de parier sur le vaste marché chinois, où elle affronte la concurrence acérée des marques locales : Nissan a vu ses ventes s'y effondrer de 27 % sur les trois premiers mois de 2025.

 

Le constructeur s'est pour autant engagé mi-avril à investir l'équivalent de 1,4 milliard de dollars d'ici fin 2026 en Chine, y voyant un marché irremplaçable par son ampleur et le terrain idéal pour tester le développement de véhicules électriques et hybrides. (avec AFP)

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