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Constructeurs

Mitsubishi s'enfonce dans la crise

Publié le 26 avril 2016

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Le scandale Volkswagen pourrait bien faire sa première véritable victime, à savoir Mitsubishi, qui a reconnu tricher sur les émissions depuis 1991 !

Mitsubishi Motors Corporation vit l'une des plus graves crises de son histoire, comparable à celle des années 2000 à propos d'un vaste camouflage de défauts, y compris pour la filiale Fuso. Le groupe a d'ores et déjà reconnu avoir falsifié les performances environnementales de ses modèles, mais le scandale ne cesse de prendre de l'ampleur. D'une part, la tricherie pourrait ne pas se limiter aux mini-voitures vendues au Japon (pour l'heure, 625000 unités depuis 2013, dont 468000 produites pour le compte de Nissan). D'autre part, le système de fraude semble s'être institutionnalisé depuis de très longues années, 1991 aux dires du Board du groupe.

Bad trip...

En attendant de nouvelles révélations et de nécessaires précisions, qui prendront du temps, une fois passé l'éternel épisode des "Nous ne savions pas", Mitsubishi est déstabilisé. La production et les ventes de certains modèles sont à l'arrêt et les pénalités liées au contrat avec Nissan risquent de rapidement chiffrer. Par ailleurs, les ventes pourraient s'affaisser, le groupe ne bénéficiant pas de l'image de marque de Volkswagen et l'enchaînement des scandales (sur la sécurité puis sur l'environnement) n'étant guère favorable, pour dire le moins.

Un positionnement incertain

L'action a perdu 40% au cours des trois dernières journées et la capitalisation boursière déplore une évaporation de 3 milliards. A court terme, le groupe n'est pas menacé, d'une part parce qu'il appartient à un vaste conglomérat (Mitsubishi Bank, Mitsubishi Chemical, Mitsubishi Electric Corporation, Nikon, etc.) et, d'autre part, parce qu'il dispose de 3,2 milliards d'euros de liquidités. Cependant, sous réserve des choix à venir du conglomérat, le positionnement de Mitsubishi sur l'échiquier automobile mondial est fragile. Pas assez grand et pas assez "niche", dépendant majoritairement de deux gammes de véhicules (mini-voitures pour le marché japonais et 4x4)... Mitsubishi n'est, entre guillemets, pas un incontournable.

Une gouvernance à réformer

Toujours est-il que le groupe, comme Volkswagen, va devoir réformer sa gouvernance. En effet, au-delà des spécificités culturelles japonaises, la gestion de crise n'est pas un modèle du genre et, en jetant un œil aux années passées, on constate que les partenariats du groupe ont aussi largement que promptement  échoué, que ce soit avec PSA ou avec... Volkswagen. 

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