Mazda Sedan: Pragmatique !
...septembre 2003 était attendu. D'un point de vue historique tout d'abord, puisque son aînée, la Mazda 323, fut le véhicule japonais le plus vendu de 1980 à 1989, qu'il représente plus de 40 % du parc roulant de la marque et qu'il généra 113 000 ventes en France sur 20 exercices. Sous un angle plus "business" ensuite, car le constructeur d'Hiroshima a enregistré d'excellents résultats commerciaux en Europe en 2003 et qu'il ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. A titre indicatif, on peut rappeler que Mazda a vendu 229 113 véhicules en 2003, soit une progression européenne de 25,8 % par rapport à 2002. Des résultats records ont été enregistrés au Royaume-Uni (+ 20 %, à 38 863 unités), en Italie (+ 88 %, à 6 676 unités), mais aussi en Espagne (9 452 ventes) et au Portugal (3 000 ventes). En Allemagne, sur le plus vaste marché d'Europe, la marque a distribué 71 855 véhicules pour une croissance de 6 %. Enfin, en France, les ventes ont progressé de 29 %, dépassant les 10 000 unités pour la première fois depuis dix ans. Les fers de lance de ce succès ont pour nom Mazda 6, 2, MPV et MX-5. La Mazda 3, qui évolue sur un segment très concurrentiel, pouvait donc difficilement se permettre de manquer son entrée en scène. Pour le moment, ses premiers pas sont satisfaisants : 17 500 ventes en Europe sur les trois premiers mois d'exploitation.
Sur un segment diésélisé à 75 %, la Mazda 3, avec sa version Diesel, débute sa véritable carrière hexagonale
Pour renforcer l'attrait de son modèle, Mazda vient d'ailleurs d'adjoindre à la gamme Mazda 3 une nouvelle carrosserie 4 portes et deux nouvelles motorisations : un 1,4 l essence de 84 ch et surtout un 1,6 Diesel à rampe commune MZ-CD. Ce dernier revêt une importance capitale quand on sait que le segment des familiales compactes est diésélisé à hauteur de 75 % ! Issu du partenariat noué entre PSA et Ford et fabriqué sur le site de Trémery (Moselle), ce 1,6 l à rampe commune, entrevu auparavant sur le Ford C-Max, développe 109 ch et présente un couple étonnant de 240 Nm à 1 750 tr/mn. Si ce moteur affiche des indices moyens de consommation très faibles, il est en revanche pénalisé par un important volume sonore. Au niveau de l'agrément de conduite, il se révèle satisfaisant, bien qu'il manque de reprise dans certaines configurations. Bref, Mazda a opté pour une solution à la fois neutre et pragmatique qui sera sans doute améliorée à l'avenir. Naturellement, ce moteur représentera plus de 70 % des ventes de la marque en France. Par ailleurs, Mazda propose désormais un petit 1,4 l essence de 84 ch qui vient compléter l'offre existante (1,6 et 2,0 l). Uniquement disponible avec la 5 portes et le niveau d'équipements de base, ce moteur de niche peut séduire des consommateurs qui roulent trop peu pour avoir besoin d'un Diesel et qui ne recherchent pas la performance. D'autant que son comportement est très agréable et qu'il permet un billet d'entrée dans la gamme à 15 100 euros. Enfin, Mazda a développé une nouvelle carrosserie 4 portes pour son modèle. La bonne surprise réside dans le fait qu'il s'agit d'une carrosserie véritablement spécifique dotée d'un design soigné. Une mention particulière mérite d'être décernée à la silhouette du pavillon dessinant un arc élégant qui conduit vers un bloc arrière court au dynamisme affirmé. En revanche, l'intérieur n'a pas subi de grandes modifications et reprend avec bonheur tous les atouts (espace, qualité des finitions...) de la version 5 portes. Même si ce type de véhicules rencontre un succès confidentiel en France, Mazda compte séduire d'autre clients, comme de jeunes couples ou de petites familles par exemple, avec la version Sedan. Une alternative de niche qui s'affirme tout à fait légitime car la Mazda 3 Sedan dispose d'une identité propre. En somme, Mazda semble bien partie pour continuer sa récente success story et poursuit sa stratégie de développement rationnelle à défaut d'être spectaculaire. "Une stratégie pragmatique", comme le répètent à l'envi Jean-Luc Gérard et Dan Morris, respectivement président de Mazda France et président de Mazda Europe. Un pragmatisme qui se vérifie au niveau des objectifs de ventes annoncés, objectifs qui seront forcément dépassés. Quand le pragmatisme confine à la modestie... voire à la fausse modestie, succès oblige !
Alexandre GuilletVoir aussi :
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