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Constructeurs

Les véhicules électriques chinois bientôt taxés davantage ?

Publié le 18 septembre 2023

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
L'enquête européenne sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques pourrait déboucher sur un relèvement significatif des droits de douane. Thierry Breton, commissaire européen au Marché Intérieur, évoque une augmentation de 10 à 20 %.
Selon les conclusions de l'enquête européenne, les modèles électriques fabriqués en Chine pourraient voir leur droit de douane augmenter de 10 à 20 %. ©BYD

Les voitures électriques chinoises pourraient voir leur droit de douanes augmenter à l'issue de l'enquête ouverte par l'Union européenne. En effet, cette possibilité a été évoqué par Thierry Breton, le commissaire européen chargé du Marché intérieur.

 

"Généralement – je ne veux pas préjuger de ce que vont donner les résultats de l'enquête que nous ouvrons – mais, si je regarde ce qui se passe pour les enquêtes qu'on ouvre, ça se traduit souvent par des augmentations de droits de douane de 10 à 20 %", a-t-il déclaré sur la chaîne d'information LCI.

 

Thierry Breton est toutefois resté prudent sur l'issue de cette procédure. "On va voir", a-t-il ainsi répété à plusieurs reprises.

 

A lire aussi : Bruxelles ouvre une enquête sur les subventions de la Chine pour l'automobile

 

Si, au terme de son enquête, la Commission constate des infractions aux règles commerciales, elle pourrait infliger des droits de douane punitifs aux véhicules chinois, au risque de déclencher une guerre commerciale avec Pékin.

 

"Aujourd'hui, il y a 10 % de droits de douane sur les véhicules électriques qui arrivent de Chine en Europe. Si je prends un exemple, aux États-Unis, c'est 27,5 %", a relevé Thierry Breton.

 

Au cours de l'enquête, les Européens vont se pencher sur "les subventions directes ou indirectes qui sont reçues" par les constructeurs, a-t-il précisé. "Il va y avoir des discussions avec les autorités chinoises, avec les constructeurs automobiles", a spécifié le commissaire, ajoutant que cela concernerait "toutes les voitures fabriquées en Chine, quelles que soient leurs marques".

 

Des experts estiment à environ 20 % l'avantage en termes de coûts des véhicules chinois par rapport à ceux fabriqués en Europe. Mais là où Bruxelles soupçonne des pratiques illégales, Pékin estime simplement cueillir le fruit de ses investissements.

 

Selon la Chine, la démarche européenne est "ouvertement du protectionnisme" et "aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Union européenne".

 

"Nous devons défendre nos intérêts économiques"

 

Dans la foulée de cette réplique chinoise, Bruno le Maire, ministre français de l'Économie, a déclaré : "Nous ne devons craindre aucun pays. Nous sommes l'UE. Nous sommes le marché unique. Nous sommes l'un des continents économiques les plus puissants du monde. Nous devons défendre nos intérêts économiques, financiers, sociaux et environnementaux."

 

Dans cette interview accordée à Bloomberg, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Saint-Jacques-de-Compostelle, le ministre a poursuivi : "je pense que c'est une bonne nouvelle que l'Europe prenne conscience de la nécessité de défendre ses intérêts économiques. Les États-Unis défendent leurs intérêts économiques. La Chine défend ses intérêts économiques. L'UE doit faire de même." (avec AFP)

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