Les vans portent le marché des véhicules de loisirs
Bien que le marché des véhicules de loisirs ait baissé de 4,3 % la saison dernière (de septembre 2022 à août 2023), il reste extrêmement dynamique. La preuve en est avec le salon des Véhicules de loisirs, actuellement au parc des expositions de Villepinte (95) jusqu'au 15 octobre 2023, qui fait le plein d'exposants et de visiteurs.
"Nous attendons 100 000 entrées contre 90 000 en 2022", annonce Pierre Rousseau, président d'Uni-VDL, l'organisateur du salon, et président du groupe Rapido, un des leaders dans le monde du camping-car et de la caravane.
Au moins 10 % des ventes annuelles
Un chiffre record d'autant plus que le salon, qui se tenait au Bourget depuis des décennies, a déménagé cette année, et pour au moins deux ans, en raison de l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Ce rendez-vous est devenu incontournable pour tous les acteurs du marché car il représente 10 % des ventes annuelles de véhicules de loisirs. "Cela reste une moyenne, glisse un fin connaisseur du marché. Pour certaines marques, cela passe même à 30 %".
A lire aussi : Grande évolution dans la distribution de véhicules de loisirs
En France, sur la dernière saison, il s'est vendu au total 23 969 véhicules de loisirs neufs et 68 283 d'occasion, un chiffre stable (-0,6 %) par rapport à la saison précédente. "Le marché est aujourd'hui porté par le van et le fourgon aménagé", présente Pierre Rousseau. Le camping-car « traditionnel », à carrosserie profilé ou à capucine, ainsi que les intégraux couvrent 40 % de part de marché. Les vans et les fourgons représentent quant à eux 60 %, un segment soutenu par les vans qui couvrent à eux seuls environ 40 % du marché, détaille-t-il.
Pourtant, tout n'a pas été un long fleuve tranquille pour les acteurs du marché. "Nous avons connu une saison en dent de scie avec des problèmes de disponibilité de produits liés à la crise des semi-conducteurs qui ont très fortement impacté nos fournisseurs, les constructeurs automobiles, pour la partie châssis, ainsi que nos autres fournisseurs pour la partie cellule", poursuit Pierre Rousseau. Depuis les derniers trimestres, les problèmes de disponibilité tendent à se réduire considérablement et les distributeurs disposent désormais sur leur parc des véhicules à présenter aux clients.
Un marché partagé
En parallèle, le secteur, tout comme celui de l'automobile, a enregistré une très forte augmentation des prix, liée à l'inflation, ce qui a durci le financement. "Les prix en facial ne vont pas baisser, mais plutôt se stabiliser, glisse un constructeur. En revanche, les politiques commerciales pourraient se renforcer." Néanmoins, sur le deuxième semestre, le marché a bondi de 7,7 % comparé à la même période en 2022.
A lire aussi : Si la distribution auto ne résistait plus à l’appel du camping-car ?
Ce marché séduit de plus en plus les distributeurs automobiles, d'autant que les constructeurs proposent désormais dans leur gamme un van aménagé, comme c'est le cas tout récemment de Citroën et de sa gamme Holidays qui sera disponible dans le réseau de la marque en janvier 2024.
Cousinade
"Le véhicule de loisirs et l'automobile sont cousins, tient à rappeler Pierre Rousseau. Ce sont deux métiers qui peuvent paraître proches, mais qui sont différents dans les faits. Car un camping-car est avant tout une maison sur roue et non pas un simple véhicule. Dans le cas de rachat de concessions de véhicules de loisir par des acteurs de l'automobile, nous constatons que cela se passe très bien lorsque les repreneurs conservent les équipes en place."
A lire aussi : Des fourgons aménagés chez Citroën, Ford, Volkswagen et Mercedes-Benz
Quant à la pérennité du marché, Pierre Rousseau se veut naturellement confiant, mais des questions se posent. "Le marché du van est très récent, il a à peine cinq ans et il est difficile de tirer des conséquences sur son développement. À la sortie du confinement, il a attiré une nouvelle clientèle, plus jeune. Nous avions d'ailleurs fait des études à cette époque, mais elles datent désormais d'il y a trois ans et nous ne savons pas quelle est la proportion de ces nouveaux clients qui ont été séduits par ce mode de vacances ou ceux qui sont passés à autre chose. Il nous faudra attendre encore un ou deux ans, à l'occasion des premières rotations de véhicules pour en tirer des tendances."
Un parc de 600 000 véhicules
L'étude d'Uni-VDL révèle néanmoins que les propriétaires de vans/fourgons roulent, en moyenne, beaucoup plus que les camping-caristes, soit 9 310 km contre 8 629 km, car ce type de véhicule est souvent devenu la première voiture du foyer. Les conducteurs de vans et de fourgons sont également plus jeunes. 29 % d'entre eux ont moins de 60 ans, alors que 79 % des utilisateurs de camping-car ont plus de 60 ans.
Pour rappel, le parc du véhicules de loisir en France est de 600 000 unités et en Europe, les Français représentent 23 % des camping-caristes.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.