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Constructeurs

Les syndicats n'ont pas leur place chez Tesla

Publié le 14 février 2017

Par Romain Baly
3 min de lecture
Un projet d'organisation syndicale dans l'usine de Fremont du constructeur américain a provoqué l'ire de son président, Elon Musk, qui dénonce une instrumentalisation de l'UAW.

(AFP)

 

Jose Moran, qui se décrit comme un ouvrier travaillant depuis quatre ans dans l'usine de Fremont (Californie) où Tesla fabrique ses voitures électriques, a dénoncé les conditions de travail des plus de 5000 salariés du site, dans un message publié jeudi sur le site de blogs Medium. "J'ai souvent l'impression que je travaille pour une entreprise de l'avenir dans des conditions de travail du passé", écrit-il. Il évoque des semaines de travail de plus de quarante heures avec un abus d'heures supplémentaires "obligatoires", de fréquentes "blessures évitables" à cause de machines pas assez ergonomiques, ou encore des salaires "proches des plus bas du secteur automobile" et inadaptés au coût de la vie très élevé dans la région.

 

"Dans une entreprise de notre taille, une 'politique de la porte ouverte' n'est simplement pas une solution. Nous avons besoin d'une meilleure organisation dans l'usine et, avec beaucoup de mes collègues, je crois que nous pouvons y arriver en nous rassemblant et en formant un syndicat", indique-t-il encore.

 

Des accusations réfutées par Elon Musk dans un message envoyé au site spécialisé sur les informations technologiques Gizmodo, tentant au passage de discréditer Jose Moran. "D'après ce que nous comprenons, ce type a été payé par l'UAW pour entrer chez Tesla et faire campagne pour un syndicat. Il ne travaille pas vraiment pour nous, il travaille pour l'UAW", a-t-il affirmé, d'après les propos rapportés par Gizmodo. "Franchement, je trouve cette attaque moralement scandaleuse."

 

"En tant que plus gros employeur manufacturier de Californie (...), ce n'est pas la première fois que nous sommes la cible d'une tentative comme celle-ci d'organisation par un syndicat professionnel", a indiqué pour sa part un porte-parole de Tesla dans un courriel à l'AFP. "La sécurité et la satisfaction de nos salariés ici chez Tesla ont toujours été extrêmement importantes pour nous. Nous avons une longue expérience d'interactions directes avec nos salariés sur les questions importantes pour eux, et nous continuerons à le faire parce que c'est la bonne chose à faire", a-t-il ajouté.

 

L'UAW a confirmé dans un communiqué vendredi avoir été approché par Jose. Moran et d'autres salariés de Tesla, mais a catégoriquement démenti les affirmations d'Elon Musk. "M. Moran n'est pas et n'a pas été payé par l'UAW", a affirmé le syndicat, appelant Tesla à s'excuser de "répandre de fausses informations à son sujet". Le site de Tesla à Fremont est la seule usine automobile aux Etats-Unis opérant pour un constructeur américain où les ouvriers ne sont pas organisés en syndicat. Mais l'entreprise est aussi considérée comme une start-up du secteur technologique américain et, si le projet va à son terme, il pourrait créer un choc culturel dans la Silicon Valley où les salariés sont historiquement très peu syndiqués.

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