Les Français ont moins dépensé en 2018 pour l'achat de leur véhicule neuf
Depuis 1953, L’Argus s’attèle chaque année à dresser le portrait du véhicule neuf type vendu en France. 2018 s’impose comme une véritable année de rupture, selon les conclusions de cette dernière édition. Rupture sur la courbe de prix : alors que, depuis la fin des années 60, le prix de la voiture moyenne achetée par les Français n’a fait qu’inexorablement croître sous l’effet de l’enrichissement technologique, en 2018, cette tendance s’est inversée pour la première fois. L’an passé, les Français ont déboursé en moyenne 26 035 euros, soit 682 euros en moins par rapport à 2017, pour l’achat de leur véhicule neuf.
Dès lors, comment expliquer ce revirement ? Tout simplement par l’effet conjugué de la montée du diesel et de la crainte d’un malus toujours plus assassin. L’incertitude liée à l’avenir du diesel a poussé les Français à se rabattre sur des modèles essence qui, pour rappel, ont représenté en France 54,7 % des ventes globales de VP en 2018, soit 1 188 172 unités, un volume en hausse de près de 19 %. Des modèles essence moins chers que les diesels, et qui ont donc contribué à la baisse de ce prix moyen. La crainte d’écoper d’un malus a également encouragé les Français à privilégier des véhicules de catégories inférieures. Ainsi, la part des modèles de plus de 25 000 euros a chuté en un an de 49 à 44 %. Sans oublier l’effet de la prime à la conversion qui a largement favorisé l’achat de petits modèles. Pour preuve, les ventes de citadines se sont accrues de 24 % en un an.
Plus petit, moins lourd, moin puissant... mais plus consommateur !
C’est cette même fiscalité qui ainsi redessiné les contours de la voiture moyenne, qui, en 2018, a légèrement rétréci par rapport à 2017. Moins longue (4,22 m soit -2 cm), moins lourde (1 249 km soit -13 kg), cette voiture moyenne est aussi moins puissance avec 114 ch en moyenne soit -3 ch par rapport à l’année précédente.
Les Français ont donc certes moins dépensé pour l’achat d’un véhicule plus petit et moins puissant, mais qui leur a paradoxalement coûté davantage à l’usage. La montée en puissance des catégories inférieures n’a pas permis de compenser un triple phénomène ayant participer à l’augmentation de cette consommation de carburant : la mode des SUV, l’augmentation de la part des essence et, pour le côté théorique, le passage au cycle d’homologation WLTP. Conséquence, la voiture moyenne 2018 affiche une consommation moyenne de 4,7 l/100km, soit une hausse de 0,1 l/100 km par rapport à 2017. Les émissions de coté ont logiquement également progressé pour passer de 111 à 113 g/km de CO2.
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