Les débrayages se multiplient chez Stellantis
Plusieurs usines du groupe Stellantis en France sont touchées par des mouvements de grève depuis le vendredi 16 septembre 2022 pour demander des mesures améliorant le pouvoir d'achat, alors qu'une réunion sur le sujet est prévue avec la direction mardi 27 septembre.
Le premier site à se mettre en mouvement a été celui d'Hordain (Nord) où depuis vendredi, "environ 500 personnes", soit "150 ouvriers par équipe", ont fait grève tous les jours selon des sources syndicales. "La production est paralysée" dans cette usine qui fabrique des petits utilitaires comme le Peugeot Expert, affirme Jean-Pierre Mercier, figure syndicale du groupe qui se présente comme le porte-parole de la CGT Stellantis.
La direction locale a confirmé un mouvement de grève concernant "plusieurs dizaines de salariés par tournée", précisant à l'AFP que cette grève avait un "impact sur la production". Pour répondre aux grévistes, elle a "pris l'engagement de ne pas faire de montée en cadence prévue en octobre", et de limiter les plages de travail supplémentaire en fin de journée à "trois par semaine".
Augmentation générale de 400 euros par mois
L'usine de moteurs de Douvrin (Pas-de-Calais) a elle débrayé pendant deux heures samedi matin, toujours selon la CGT. Et lundi matin, c'est à Valenciennes (Nord), dans l'usine de boîtes de vitesses, qu'une soixantaine d'ouvriers a cessé le travail.
La CGT revendique une "augmentation générale de 400 euros par mois" ainsi qu'une prime de pouvoir d'achat de 6 000 euros. Le syndicat a lancé un appel à la grève sur l'ensemble des usines du groupe "car la discussion sur les salaires avec la direction va être un bras de fer, on peut faire en sorte que la mobilisation monte, c'est le moment de s'y mettre", a indiqué Jean-Pierre Mercier.
La direction a convié l'ensemble des organisations syndicales à aborder la question du pouvoir d'achat le 27 septembre. "Les résultats du premier semestre (8 milliards d'euros de bénéfice) doivent permettre d'accorder à tous les collaborateurs une prime exceptionnelle", a réclamé la CFE-CGC dans un communiqué.
Les conditions de travail pointées du doigt
En février, les négociations annuelles obligatoires (NAO) avaient débouché sur une enveloppe globale d'augmentation de salaire de 3,2 %. Les syndicats avaient tous refusé de signer cet accord, jugeant le geste insuffisant au vu des résultats records de l'entreprise, et malgré l'octroi d'une prime d'intéressement de 4 300 euros en moyenne.
Au-delà des questions salariales, le sujet des conditions de travail alimente aussi la colère des salariés, affirme Frédéric Lemaytch, délégué syndical central CFTC, avec des jours chômés décidés à la dernière minute en raison de problèmes d'approvisionnement. Un appel à la grève a également été lancé pour mardi matin sur le site de Sochaux (Doubs), qui fabrique les SUV Peugeot 3008 et 5008.
Interrogée par l'AFP, Stellantis a reconnu implicitement des débrayages dans les usines mentionnées par les sources syndicales, sans donner de chiffres sur le nombre des grévistes. La direction reconnaît que les deux dernières années ont été compliquées pour les salariés entre le Covid-19 et la crise des semi-conducteurs mais "il y a eu un engagement en juin pour prendre rendez-vous en septembre afin d'ouvrir une réunion sur les salaires, c'est ce qui a été fait", a répondu une porte-parole du groupe. (avec AFP)
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.