Les achats par anticipation relancent le marché VI
Avec un total de 26616 véhicules immatriculés au cumul des huit premiers mois, le marché français des véhicules industriels a enregistré une baisse de 9,9% par rapport à la même période l'an passé. Dans le détail, le segment des produits de plus de 16t, qui a représenté un volume de 22168 unités, a reculé de 9,9%, tandis que celui des camions de 5,1t à 16t a baissé de 6,4%, à 4448 immatriculations.
A fin août, les tracteurs routiers pesaient 54,2% du marché hexagonal avec 14435 unités (-9,4%), contre 45,8% pour les porteurs, qui ont cumulé 12181 unités (-10,6%).
Entre 41000 et 42000 unités en 2013
"Ce recul fait suite à celui enregistré sur l'ensemble de l'année 2012 (-8,4%). Toutefois, les dernières livraisons de véhicules Euro 5 sur la fin de l'année devraient permettre de terminer l'année au niveau de 2012", entrevoit la CSIAM. Le BIPE a fixé une fourchette de 39500 à 41000 immatriculations pour l'exercice 2013, sans tenir compte toutefois des effets "anticipations Euro 5".
Encore peu perceptibles au premier trimestre, ces achats, attendus, se sont accélérés ces derniers mois. D'après Jean-Luc François, directeur général VI de Mercedes-Benz, 75% des anticipations émanent de flottes nationales et régionales. Ce phénomène devrait toutefois vite s'épuiser, la production de véhicules Euro 5 arrivant très prochainement à son terme.
"Le surcoût d'Euro 6 est très important, il y a donc un intérêt très fort pour les transporteurs à investir encore dans les véhicules Euro 5. Nous estimons que ces achats par anticipation représentent entre 10 et 15% de nos commandes", souligne Marc Martinez, président de Renault Trucks Commercial France, qui entrevoit un marché français des VI de plus de 6t autour des 41000 immatriculations, au minimum. "La barre des 42000 est accessible, cela dépendra de la capacité des constructeurs à livrer en Euro 5 et Euro 6. Evidemment, cela aura un impact sur le marché 2014", analyse Jean-Luc François.
Des conditions peu favorables pour le passage à l'Euro 6
Le passage à l'Euro 6 en janvier prochain se déroulera dans un contexte peu florissant et propice aux investissements. Quand bien même le gouvernement a décidé de repousser l'entrée en vigueur de l'écotaxe PL au 1er janvier 2014, au lieu du 1er octobre 2013, des incertitudes demeurent.
"L'Euro 6 n'est pas pris en compte par les transporteurs aujourd'hui, pourtant ce n'est pas faute d'avoir réclamé des incitations, comme en Allemagne ou en Hollande. C'est l'échec du Grenelle. Nous demandons que le bonus pour l'Euro 6 soit plus important afin d'inciter les transporteurs à investir", intervient Jacques Bruneel, président de la branche VI du CNPA. Les principaux constructeurs réunis par la CSIAM tablent sur un marché 2014 autour de 43000 camions.
Le marché des VUL reste atone
Enfin, avec un total de 1751 immatriculations, le marché des VUL de 3,5t à 5t continue de souffrir du fait des difficultés rencontrées par le secteur du BTP, accusant une chute de 17,8% sur huit mois. "Je ne vois pas de raison à ce que le marché des VUL progresse en 2014, il devrait rester étale par rapport à 2013", annonce Marc Martinez.
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