Le Pôle Mov'eo veut son accélérateur de start-up en 2019
Cet été, le Pôle Mov'eo soufflera ses 12 bougies. Et en fin d'année, il verra son contrat de financement public toucher à sa fin. Il reste donc un peu plus de six mois aux équipes dirigées par Marc Charlet, le directeur général, pour préparer le dossier de soutenance qui doit convaincre l'Etat et les Régions de continuer de soutenir les efforts du pôle de compétitivité.
"Nous voulons être plus ambitieux, a confié Marc Charlet, lors d'un entretien avec le Journal de l'Automobile, ce 22 mai. Nous souhaitons pouvoir aller plus loin dans notre engagement et dans notre capacité à accompagner les PME adhérentes." Des petites entreprises d'innovation qui, à ce jour, sont au nombre de 220 dans les rangs du Pôle Mov'eo (pour un total de 380 membres, en ajoutant les start-up de haute technologie).
Parmi les projets les plus ambitieux nourris par Marc Charlet, il y a celui de la fondation d'un accélérateur de start-up, dès 2019. Cette structure marquerait une collaboration directe avec les autres pôles français, dont ID4Car, Véhicule du Futur et Cara. "Nous aurons alors comme atout notre connaissance des acteurs et notre connaissance du marché", avance le directeur général, qui prend pour référence Pégase Croissance, l'accélérateur créé par le Pôle Pégase (aéronautique, spatial, défense & sécurité). "Il servira à proposer des contrats d'accompagnement d'une durée de deux à trois ans", imagine-t-il.
"Revenir au centre"
De fait, l'exercice 2018 du Pôle Mov'eo se place sous le signe de la mutation. "Une année charnière", la qualifie Marc Charlet. "Il faut s'inscrire dans une volonté de pérenniser la politique d'innovation", place-t-il au sommet des priorités. Comme les autres structures du genre, il profite d'un bilan positif, à en croire les études d'impact les plus sérieuses. Selon celle du Conseil économique et social, il est estimé que plus 30 000 emplois directs ont été créés au cours de la décennie d'existence des pôles.
Si, après douze ans, la pertinence est avérée, Marc Charlet estime qu'il conviendra durant cette hypothétique quatrième phase de réajuster le positionnement. "Il existe maintenant d'autres leviers d'innovation comme les IRT ou les ITE, rappelle le directeur général, et nous devons revenir au centre pour prendre part aux projets d'envergure." C'est un paradoxe, en effet. L'Etat et les Régions financent à hauteur de 25 % chacun le budget annuel du Pôle Mov'eo, pourtant au moment d'en exploiter les solutions mises au point, ce sont d'autres structures qui sont sollicitées.
Du poids de l'internationalisation
Emmanuel Macron, en tant que ministre de l'Economie ou que président de la République, a encouragé l'émergence des jeunes pousses. "En tant que nation de start-up, nous avons de plus en plus de relations à l'international. La France est une source d'inspiration, notamment pour sa politique de pôles", observe Marc Charlet. Désormais, l'Europe représente un relais de croissance majeur pour Mov'eo. Et de financement aussi. En s'impliquant dans des projets, le pôle récolte en moyenne 150 000 euros par an, soit environ 10 % de son budget.
Ce 22 mai 2018, la filière automobile signe en fin de journée un contrat avec le Gouvernement, représenté par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, Nicolas Hulot, ministre d'Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Elisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports. Pour Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, Filière Automobile & Mobilités, et les présidents des principales entreprises de la filière automobile, il s'agit de définir un cadre en faveur de la mutation industrielle et économique, notamment en ce qui concerne les véhicules électriques. "Comme les autres pôles, nous sommes représentés au sein de la PFA, explique Marc Charlet qui attend des retombées positives. La nomination de Luc Chatel permet à notre branche industrielle d'être parmi les premières à entériner ce type d'accord", se félicite-t-il.
Dans la même veine, le directeur général de Mov'eo a accueilli avec enthousiasme le plan dédié au véhicule autonome. "Il témoigne d'une reconnaissance de la compétence des ingénieurs français et d'une volonté de jouer avec sérieux la partie qui se prépare", se montre-t-il convaincu. Et là, le nouveau rôle de Mov'eo va prendre de l'envergure. Depuis quelque temps, les équipes sont de plus en plus sollicitées par les collectivités locales en manque d'informations. Il faudra les éclairer sur la mise en place d'expérimentations.
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