Le Master ZE arrive en ville
Renault et l'électrique ne sont pas une histoire nouvelle. Si la Zoé capte l'attention, les VUL de la marque au losange ne sont pas en reste. Renault est même le seul constructeur à proposer un si vaste choix d'utilitaires 100 % électriques offrant de 180 litres à 22 mètres cubes de chargement. Si le Twizy Cargo peut faire sourire, les Kangoo ZE, Kangoo Cargo ZE et aujourd'hui le Master ont de solides arguments, et le succès est au rendez-vous.
En effet, Renault affiche une part de marché européenne de 30,2 % sur le marché du VUL électrique. Le Kangoo ZE s'adjuge à lui seul 25,8 % ! Et force est de constater qu'avec l'arrivée du Master ZE, cette part va encore croître car ce nouveau fourgon ne manque pas d'atouts pour la vocation qui est la sienne : les livraisons du dernier kilomètre.
Reposant sur la base du Master actuel, vendu à plus de 475 000 exemplaires depuis son lancement en 2010, la base de cette variante ZE reste produite à Batilly, mais son électrification est faite chez PVI (Power Vehicle Innovation), société que Renault a rachetée en février 2017. Un choix "d'externalisation" car l'usine de Batilly est très utilisée et que, pour l'heure, les volumes attendus de Master ZE ne demandent pas une intégration à la ligne traditionnelle comme c'est le cas à Maubeuge pour le Kangoo ZE. Le seuil d'une éventuelle réintégration se situerait autour de 10 000 unités pas an.
En attendant, les premières unités du fourgon électrique vont sortir de chez PVI pour être livrées à la poste des Pays-Bas. Car, pour l'heure, Renault a fait le choix de privilégier les grands comptes, les entreprises de livraisons notamment en lien avec le e-commerce. Les commandes, via les 650 affaires du réseau Renault Pro+ dans 40 pays, devraient ouvrir au mois de mai. Mais revenons au produit.
Disponible en trois longueurs et deux hauteurs, mais aussi en plancher-cabine enfin de permettre des aménagements (grâce à 400 carrossiers-constructeurs partenaires dans 29 pays), le Master ZE conserve exactement le même volume de chargement (8 à 22 mètres cubes) que le thermique, la batterie étant placée sous la cabine. La charge utile demeure à la hauteur en allant de 975 à 1 128 kg. Sachant que dans ces livraisons du dernier kilomètre le volume est souvent plus important que la charge. Pour donner vie à son fourgon, qui ne pèse que 34 kg de plus en ZE, Renault a choisi de reprendre la technologie du Kangoo ZE associant le moteur R75 (57 kW – 76 ch) et une batterie de 33 kWh. Pourquoi ce choix qui peut paraître "faiblard" pour le fourgon alors qu'il y a chez Renault des packages plus puissants ? Premièrement, ce Master a une vocation urbaine et péri-urbaine où le couple (225 Nm), notamment au démarrage, est plus important que la vitesse par ailleurs limitée à 100 km/h, voire 80 km/h en mode économie. Ensuite, il y a aussi une volonté de réduire les coûts (le système du Kangoo ZE est moins complexe, et donc moins cher que celui de la Zoé) et d'arriver rapidement sur le marché. Une technologie qui demande six heures pour une recharge complète car elle utilise un chargeur de 7 kW.
Une arrivée rapide car ce marché du fourgon électrique naissant va inexorablement se développer compte tenu des restrictions futures dans les centres-villes. Renault veut en être tout en affichant une relative accessibilité avec une gamme s'échelonnant de 48 200 à 50 900 euros HT pour le fourgon et de 46 700 à 46 850 euros HT pour les planchers-cabines. Tarifs auxquels il faut encore enlever les 6 000 euros d'aide de l'Etat. A ce prix, il faut ajouter la location des batteries. Le Français propose un tarif de 74 euros HT pour 7 500 km. Au-delà, il faut compter une rallonge de 8 euros HT pour 2 500 km supplémentaires. Il faudra donc compter 82 euros HT pour 10 000 km.
Renault est finalement très bien placé face à la concurrence qui plus est pas nombreuse actuellement. On compte effectivement aujourd'hui deux offres principales, plus chères, avec l'Electron 2 de Gruau et l'Iveco Daily électrique. Mais ce paysage va bientôt évoluer avec l'arrivée annoncée en fin d'année du VW e-Crafter et en 2019 du Mercedes Sprinter électrique.
Avec une autonomie théorique de 200 km et réelle de 120 km le Master ZE semble bien armé pour sa mission première, c'est-à-dire évoluer en ville. Durant notre test, avec une charge de 400 kg, les craintes liées à un éventuel manque de puissance de l'engin ont vite été balayées. Certes, les montées peuvent demander un peu plus de temps, mais le bilan reste très largement positif.
Si l'application My ZE Connect ou les services ZE Trip et ZE Pass sont toujours d'actualité, le constructeur élargit aujourd'hui son offre de services connectés Renault Easy Connect avec Renault Easy Connect for Fleet. En ajoutant un boîtier au véhicule, le gestionnaire de parc va pouvoir recueillir à distance et en temps réel de nombreuses informations (kilométrage, autonomie, coordonnées GPS, alertes techniques, prochaine révision, etc.) afin de mieux gérer sa flotte, et ainsi optimiser son coût. Cette solution sera disponible mi-2018 pour tous les modèles Renault et pourra également être montée en après-vente sur le parc existant. Tout ceci est rendu possible par les nombreux partenariats noués par le constructeur. On compte ainsi parmi ces partenaires Fleetmatics, Kuantic, Masternaut, Optimum Automotive Group Mapping Control, Telogis ou Tom Tom Telematics. Et ce n'est pas fini, Renault annonce encore négocier avec de nouveaux acteurs.
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