L'autopartage va faire chuter le parc européen
(AFP)
D'ici 2030, l'Europe devrait voir le nombre de voitures sur les routes passer de 280 à 200 millions d'unités, mais le trafic sur les routes va augmenter car les voitures partagées seront bien plus utilisées que des véhicules détenus en propre, estime le cabinet PricewaterhouseCoopers. "D'ici quelques années, la norme actuelle selon laquelle la plupart des gens conduisent leur propre véhicule va devenir un concept de mobilité parmi d'autres", pronostique Christoph Stürmer, expert automobile chez PwC.
Selon le cabinet de conseil, un kilomètre sur trois parcouru en Europe le sera à l'avenir sous l'une des diverses formes de l'autopartage, une tendance aussi visible en ville qu'à la campagne. Le développement de l'électrification et de la conduite autonome vont doper le recours à la conduite partagée. Certains parcours seront effectués à vide, quand un "taxi-robot" ira chercher son client par exemple. Un véhicule partagé roulera en moyenne 58000 kilomètres par an, grosso modo l'équivalent d'un taxi, contre 13230 kilomètres par an pour une voiture non partagée, a calculé PwC.
Un tiers d'immatriculations supplémentaires
Avec pour conséquence qu'une voiture partagée sera à remplacer plus souvent, tous les 3,9 années, contre toutes les 17,3 années pour une voiture individuelle. Le nombre d'immatriculations annuelles en Europe devrait de ce fait augmenter d'un tiers en 2030, à 24 millions d'unités, malgré un parc automobile globalement plus restreint.
"Les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs vont faire face à des décisions critiques dans les années à venir", affirme Christoph Stürmer. Il leur faudra investir massivement, au risque de compromettre leurs marges, pendant que de nouveaux concurrents venus des technologies, à l'image de Google aujourd'hui, s'affirmeront sur le marché. Des changements qui pourraient être fatals au constructeur trop petit pour se maintenir sur le marché. Reste à faire accepter de nouveaux principes de mobilité, à commencer par le fait de partager son véhicule avec d'autres : 54% des Allemands l'excluent totalement, selon l'étude, quand 84% des Chinois y sont prêts.
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