L'automobile américaine reçue à la Maison-Blanche
Maintenant devenu officiellement le 45e Président des Etats-Unis, Donald Trump commence à bouleverser les choses et à mettre ses "menaces" de campagne à exécution. Fini le traité transpacifique, l'Obamacare est aussi dans le collimateur comme les pro-avortement. Il vient aussi de relancer deux projets d'oléoducs mis entre parenthèses par l'administration précédente.
Et l'automobile me diriez-vous ? Pendant la campagne, Ford, GM, Toyota avaient été montrés du doigt, mais l'heure est à la consultation. Le nouvel homme fort des US a en effet reçu, le 24 janvier, les patrons de l'industrie automobile américaine à la Maison-Blanche. On peut notamment voir autour de la table Mary Barra, la patronne de GM, Marks Fields, son homologue chez Ford, et Sergio Marchionne, l'Italo-canadien qui dirige FCA.
Ce fut "une grande rencontre avec les patrons de l'industrie automobile", a twitté Donald Trump dans la foulée. Mais, pour l'heure, pas ou peu de concret. FCA a indiqué dans un communiqué que Sergio Marchionne avait réitéré "que la volonté du Président Donald Trump de construire une solide base industrielle aux Etats-Unis est un objectif commun partagé par FCA US". "Nous sommes impatients de travailler avec le Président Trump et les membres du Congrès pour renforcer la fabrication américaine", a ajouté Sergio Marchionne dans le communiqué. Rappelant au passage que FCA US avait investi plus de 9,6 milliards dans ses usines américaines et créé 25000 emplois depuis 2009.
Des chiffres qu'il faut toutefois mettre en perspective avec les emplois détruits au moment de la crise en 2008-2009, où GM, Ford et FCA (Chrysler à l'époque) avaient fermé à eux trois pas loin de 40 usines sur le sol américain et licencié plus de 100000 personnes, auxquels s'ajoutent les emplois indirects des sous-traitants. Il ne fait pas oublier non plus que GM et Chrysler, en faillite (sous Chapter 11 aux US) ont été sauvés par les gouvernements américain et canadien. Il peut donc aussi apparaître "normal" que ces entreprises renvoient la pareille aux Américains qui sont aussi les contribuables qui les ont sauvés. Mais c'est un autre débat. Revenons à la Maison-Blanche.
GM a également commenté cette rencontre : "Nous avons eu une discussion constructive et approfondie sur la manière dont nous pouvons travailler ensemble sur des politiques au service d'une économie forte et compétitive, et de l'industrie automobile, sans perdre de vue l'environnement et la sécurité. Les Etats-Unis sont notre marché domestique et nous sommes impatients de nous réunir pour dynamiser la fabrication intérieure. Nous souhaitons tous une base industrielle solide dans notre pays, qui reste compétitive à l'échelle mondiale et qui crée des emplois. C'est bon pour nos employés, nos concessionnaires, nos fournisseurs et nos clients."
Le round d'observation se poursuit donc. Logiquement, aucun constructeur ne prend le moindre risque face à la nouvelle administration. Reste à savoir maintenant si, effectivement, cette dernière va remettre en cause le traité de libre-échange avec le Mexique et le Canada (Alena). Car il s'agit là, dans un premier temps, de la principale menace. Dans cette éventualité, de toute façon, la grande majorité des modèles fabriqués au Mexique et vendus aux US ne verront pas leur production "rapatriée" sur le sol américain rapidement et ce sera finalement le consommateur US qui payera l'éventuelle taxe douanière.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.