Laurent Thézée, Mazda France : "Nous avons de grandes ambitions"
Journal de l'Automobile : Mazda France termine l'année avec 8 890 immatriculations, en baisse de 29,4%, plus forte que la moyenne nationale (25,5 %). Comment expliquez-vous cet écart ?
Laurent Thézée : La raison est simple. En 2019, nous avions immatriculé 500 véhicules aux loueurs de courte durée, ce que nous avons décidé de pas réitérer en 2020. C’était un choix complétement assumé et qui représente exactement l’écart entre notre baisse et celle du marché. Mais le point le plus important est que les ventes réalisées par le réseau sont restées en ligne et que nous continuons notre croissance avec nos partenaires.
J.A. : Comment analysez-vous les premiers résultats du MX-30 dont la commercialisation a débuté à la fin de l’été ?
L.T. : Nous sommes très satisfaits car nous avions comme objectif de vendre 800 unités sur les quatre derniers mois. Finalement, et à cause du confinement de novembre, nous avons immatriculé 618 véhicules, ce qui constitue une belle réalisation, grâce à notre réseau de partenaires qui est très engagé.
J.A. : Quels sont vos résultats d’émissions de CO2 pour la France et comment ce marché contribue-t-il aux émissions globales européennes ?
L.T. : Je ne peux vous donner de chiffres exacts mais cette année, nous avons commercialisé 70 % de notre volume avec des motorisations électriques et hybrides, ce qui constitue une belle proportion. Dans les autres pays européens, 10 000 MX-30 ont été immatriculés, conformément aux prévisions, sur un volume de 150 000 véhicules immatriculés en 2020. Nous sommes donc confiants mais il faudra attendre les communications officielles pour obtenir les résultats définitifs.
J.A. : Quelles sont vos ambitions pour 2021, que ce soit en terme de volume total et de véhicules électrifiés ?
L.T. : Cette année, nous visons 1 000 unités pour le MX-30. Mais plus globalement, notre volonté est de passer à une part de 73 % de ventes de véhicules électrifiés sur un total de 12 500 immatriculations, soit le même volume qu’en 2019. Sur ce total, notre ambition est d’en adresser 85 % auprès des particuliers (contre 80 % en 2020).
J.A. : Votre partenariat avec Toyota pourrait amener à la conception d’une citadine sur la plateforme de la Yaris. Pouvez-vous nous confirmer cette information ?
L.T. : Nous avons une collaboration efficace avec Toyota sur de nombreux sujets mais nous respectons chacun notre indépendance. Aujourd’hui des discussions sont effectivement en cours sur un modèle basé sur la Yaris hybride. Mais rien n’est encore officiel, ni confirmé sur le nom de ce modèle, ni le lieu de production.
J.A. : Comment se porte votre réseau de distribution ?
L.T. : Le réseau a beaucoup changé durant ces derniers mois et nous sommes fiers d’avoir à nos côtés un réseau volontaire et engagé pour suivre notre trajectoire vers le premium. Aujourd’hui, nous sommes partenaires de 76 investisseurs pour 107 points de vente et 117 points de réparation agréée. Cela nous permet de couvrir 70 % du territoire français. Nous recherchons d’autres partenaires, notamment dans le Nord de la France, vers Dunkerque et Boulogne, mais aussi dans le Sud, à Aix-en-Provence ou encore en région parisienne (plutôt la 2e et 3e couronne). Nous avons fait un gros travail d’accompagnement durant les périodes les plus compliquées de la crise sanitaire, avec des objectifs ajustés et une aide au portage financier. Mais au final, l’année devrait se solder par une rentabilité comprise entre 0,5 et 1 % du chiffre d’affaires. Notre panier moyen atteint aujourd'hui 30 000 euros et a augmenté de 40 % depuis 7 ans, ce qui n'est pas neutre dans une rentabilité.
J.A. : Avez-vous prévu de modifier votre mode de rémunération ?
L.T. : Nous avons effectivement mis en pace une marge variable pour accompagner la montée en gamme du réseau. Mais notre objectif est également d’avancer avec notre réseau et pas contre lui. Par exemple, nous avons décidé de baisser de 40 % l’objectif sur le dernier trimestre 2020 avant le second confinement. Pour 2021, nous sommes obligés de signer un objectif annuel car c’est aussi ce qui permet de caler la production, de dresser une feuille de route mais qui doit se réaliser avec un réseau engagé et rentable. Mazda a l’intention de rester en Europe et continuer toujours à s’appuyer sur un réseau. Nous avons de grandes ambitions sur ce marché du premium et elles se réaliseront avec notre réseau.
J.A. : Vous avez récemment signé un partenariat avec la Vroom Team pour travailler sur le parcours client en après-vente. Quelles sont les objectifs ?
L.T. Ce partenariat s’inscrit dans notre stratégie d’expérience client et l’après-vente constitue l’une de nos priorités. Notre Net Promoter Score en après-vente atteint 74 en France contre 80 en Europe. Et nous devons l’améliorer. Nous n’avons pas de problème de trafic car notre clientèle est très fidèle (à plus de 65 %) mais nous devons optimiser ce flux car le taux de couverture des frais fixe atteint 50 % alors qu’il devrait plutôt être à 60 %. Nous avons donc décidé d’un accompagnement personnalisé pris en charge pour moitié par Mazda France. Ce partenariat devrait trouver des concrétisations cette année, avec notamment la création d’un Online Service Booking pour permettre au client de prendre rendez-vous en ligne. Nous créerons ensuite des passerelles avec la majorité des DMS choisis par les distributeurs.
J.A. : Quels sont les axes de développement pour le véhicule d’occasion ?
L.T. : Le véhicule d’occasion est un pilier sur lequel nous allons nous appuyer plus fortement mais qui était en veille jusqu’à présent. Nous avons la chance d’avoir de bonnes valeurs résiduelles (en moyenne 48 % à trois ans sur l’ensemble de la gamme) et nous avons réactivé notre label Mazda Occasions Premium représenté par 70 membres du réseau. D’autres vont venir le rejoindre au cours de cette année.
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