L'Alliance Renault-Nissan franchit un nouveau palier
"Il s'agira d'une architecture flexible composée de modules partagés, de systèmes et de composants évolutifs, tous fabriqués selon un même système de production flexible." Cette phrase n'est pas du directeur Engineering du groupe Renault, Michel Billig, mais de Peter Mertens, le vice-président en charge de R&D de Volvo. Et en cherchant encore un peu, nous aurions sans doute trouvé le même discours chez PSA ou Volkswagen. En effet, les plateformes modulaires sont partout : VPA chez Volvo, MQB chez Volkswagen ou EMP2 chez PSA. Logiquement, l'Alliance Renault-Nissan vient d'annoncer que ce serait aussi son cas dès l'année 2013.
La plateforme MQB du groupe Volkswagen sera utilisée sur plus de 40 modèles d'ici 2018, représentant ainsi 3,5 millions de véhicules par an.
Baptisée "CMF" (Common Module Family), cette nouvelle architecture de l'Alliance sera inaugurée dès cette année par Nissan avec les Rogue, Qashqai et X-Trail. Ce sera ensuite le tour de Renault, fin 2014, de l'utiliser pour les remplaçantes des Espace, Scénic et Laguna qui seront assemblées dans l'usine de Douai.
Les bienfaits d'une telle démarche sont nombreux. "Avec CMF, les investissements sur l'architecture et les parties invisibles pour le client sont mutualisés de manière à dégager des moyens importants pour dérouler notre politique d'innovations en matière d'environnement, de sécurité et de nouvelles technologies au service du plus grand nombre", s'est félicité Michel Billig.
"CMF ouvre une nouvelle ère de synergies en termes d'ingénierie pour l'Alliance, a indiqué Tsuyoshi Yamaguchi, le directeur de l'Alliance en charge de l'ingénierie. Cela nous permettra de réaliser des économies d'échelle et d'introduire plus rapidement sur nos véhicules de nouvelles technologies attractives avec une vraie valeur ajoutée pour les clients."
La nouvelle plateforme EMP2 de PSA, inaugurée il y a quelques semaines par le nouveau C4 Picasso et bientôt présente sur la nouvelle 308, devrait représenter un volume annuel de 1,8 million d'ici à 2018. GM-Opel est compris dans ce chiffre.
L'introduction de cette nouvelle plateforme modulaire débute donc en 2013, mais s'échelonnera jusqu'en 2020. Pour l'heure réservée au segment des compactes et des familiales, elle sera ensuite élargie à des modèles d'autres segments et notamment celui des citadines. En attendant, avec les compactes et les familiales, l'Alliance annonce quatorze modèles qui devraient représenter un volume annuel de 1,6 million d'unités.
Quant aux économies d'échelle promises, elles apparaissent importantes. En effet, le constructeur annonce une réduction de 20 à 30% lors des achats de composants, mais aussi une réduction de l'investissement en ingénierie produits et process de l'ordre de 30 à 40%. C'est-à-dire le ticket d'entrée. Les ingénieurs "piocheront" ainsi dans les cinq modules (compartiment moteur, cockpit, sous-caisse avant, sous-caisse arrière, et architecture électrique et électronique) afin de gagner un temps précieux lors de la phase de conception. Une phase encore accélérée ces derniers jours par l'inauguration d'un nouveau "Cave", système de visualisation 3D, au Technocentre.
L'Alliance Renault-Nissan franchit donc une nouvelle étape avec l'arrivée de cette architecture. Nous découvrirons à la rentrée prochaine, à Francfort, le Qashqai, premier modèle à bénéficier de cette nouvelle architecture ainsi que de ses bienfaits. En effet, on peut s'attendre, comme pour Volkswagen et PSA, a une réduction de poids significative pour encore améliorer les consommations et émissions de CO2.
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