L'Alliance inaugure sa nouvelle plateforme pour véhicules électriques
Il y a les "pro" plateformes électriques dédiées et les "anti". Pour Gilles Le Borgne, directeur de l'ingénierie du groupe Renault, la vérité se trouve sans doute ailleurs, et plutôt dans la notion de volume de véhicules vendus. "Quand on vend 3,5 millions de véhicules, une plateforme multiénergie trouve son sens mais quand on en vend 9 millions, on peut se payer une plateforme dédiée aux véhicules électriques", explique-t-il en présentant la nouvelle plateforme de l'Alliance, la CMF-EV, qui va accueillir le nouveau modèle électrique de Renault, dévoilé en cette fin de journée du 15 octobre 2020.
"Tout a été optimisé sur cette nouvelle plateforme", reconnaît celui qui a été élu Homme de l'Année par le Journal de l'Automobile : la compacité du moteur électrique placé à l'avant d'une puissance de 160 kW avec le groupe de climatisation placé à l'intérieur du bloc. Cette disposition permet un empattement de 2,7 m pour des modèles de 4,20 m de long "environ", "ce qui donne une voiture semi-haute, avec une bonne habitabilité", selon Gilles Le Borgne.
Si Nissan a opté pour une version SUV avec notamment le modèle Arya qui adopte également la plateforme, Renault a, quant à lui, choisi plutôt la version SUV coupé avec une longueur de segment B et une habitabilité de segment C ! Ainsi la plateforme CMF-EV scelle la nouvelle stratégie de Leader-Follower, instaurée par l'Alliance au printemps dernier. Tout ou presque est en commun même les batteries, en tout cas sur le sol européen, puisque Renault et Nissan ont choisi LG comme partenaire en Europe. Nissan fait juste une exception à cette règle en Asie où le constructeur gardera la technologie CATL.
Pour parvenir à cette véritable stratégie commune (qui selon Renault serait quand même une première !), une équipe dédiée d'une vingtaine de personnes a été nommée dès 2016 pour définir le cahier des charges. "C’est la première fois que l’on va aussi loin ensemble pour la création d’une plateforme", affirme Jean-Paul Drai, directeur de l’ingénierie des véhicules électriques de Renault. "Des heures de travail ont été nécessaires pour décider des éléments du refroidissement, de la position de la trappe de charge, de la place de la batterie tout comme de celui de la climatisation. Mais le fait d’avoir cette équipe commune nous a permis de toujours trouver un compromis."
"Il y a deux façons de lancer une nouvelle plateforme dédiée : soit en reprenant l’existant et en l’adaptant, soit en construisant en commun. Si on place des spécialistes compétents dans le même aquarium, on sait objectiver les choix", poursuit Gilles le Borgne. Tout dans la plateforme a été optimisé pour obtenir le meilleur compromis dans la puissance et l’autonomie, comme des ouvrants et des pièces de châssis en aluminium, même si la caisse reste en acier.
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