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Constructeurs

L'Algérie en faveur des importations de véhicules neufs

Publié le 13 mai 2020

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Les concessionnaires algériens se frottent les mains. L'avant-projet de loi de finances penche notamment en faveur d'une réouverture des importations de VN. Reste à régler la question des droits de douane.
L'avant-projet de loi de finances prévoit d'ores et déjà la reprise des importations. La stratégie de production locale a définitivement échoué.

 

Les signaux sont positifs. En pleine préparation de la loi de finances (LFC 2020), le Conseil des ministres algérien a adopté un avant-projet qui met fin au régime spécial donnant l'avantage aux importations de kits (CKD/SKD) pour le montage en local des véhicules. Une décision dont on comprend qu'elle ouvre la porte aux entrées sur le territoire de véhicules en provenance de l'étranger.

 

"Ce projet de loi notifie la suppression du régime préférentiel d’importation des kits SKD/CKD, tout en autorisant les concessionnaires agréés à importer des véhicules neufs", peut-on lire dans le communiqué officiel, diffusé le soir du 10 mai 2020. La pratique avait été suspendue depuis le lancement des usines de montage à partir de 2018, après avoir été soumise à un système de quotas dès 2016, rappelle le gouvernement dans son communiqué.

 

Par ce choix, l'Algérie montre clairement sa volonté, au travers de la LFC 2020, de favoriser les véritables investissements directs étrangers (IDE), en plus de chercher à améliorer la fiscalité. Mais cet acte marque aussi l'échec d'une stratégie adoptée en 2014 pour réduire la facture des importations, qui siphonnaient les réserves de changes du pays, et baisser le prix des véhicules sur le marché national. Faute de pièces produites localement et d'un véritable secteur de la sous-traitance, les économies réalisées ont, en effet, été réduites à néant par la facture de l'importation des kits. Le double objectif initial n'a donc jamais été atteint.

 

Depuis 2017, plusieurs hauts responsables algériens critiquent ces usines de montage (actuellement à l'arrêt, ndlr), estimant qu'elles n'ont eu aucun impact sur les réserves de change mais qu'elles avaient un coût important pour l'Etat en termes d'aides et d'avantages fiscaux. De grands patrons du secteur automobile ont été incarcérés ou condamnés dans le cadre d'enquêtes pour corruption déclenchées après la chute, en avril 2019, du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression populaire.

 

Cependant, selon nos confrères du média local, Dzaïr Daily, Youcef Nebbache, le président de l’Association des concessionnaires automobiles multi-marques (ACAM), estime, comme d’autres experts économiques, que le marché va au-devant d'une augmentation notable des prix en points de vente. Et pour cause, aux coûteux droits de douanes de 60 % s'ajoutent la TVA à 19 %, ainsi qu’une taxe particulière de 2 % et un montant forfaitaire de 100 000 dinars (716 euros) sur les ventes de véhicules importés. Un paramètre considéré par les ministres qui promettent de réviser la politique de taxes associées aux VN importés, dans la loi de Finances en préparation.

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