La nationalisation de Renault n'est pas à l'ordre du jour
Le gouvernement français ne veut aucune faillite. Et encore moins pour des entreprises stratégiques. Une volonté illustrée par les propos de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, qui ne s'interdit pas d'éventuelles nationalisations en cas de force majeure. Les entreprises en difficultés vont être nombreuses, comme Air France par exemple mais on peut aussi se poser la question pour les constructeurs automobiles et même certains équipementiers de rang 1. Dans ce contexte, le cas de Renault, ex-régie nationale, a pointé dans l'actualité.
"Ce n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré Jean-Dominique Senard, le patron du groupe au losange, interrogé par Le Parisien-Aujourd'hui en France sur la possibilité de voir l'Etat reprendre le contrôle qu'il avait exercé pendant quelque 40 ans sur ce fleuron industriel.
"Souvenez-vous de 2008-2009", pendant la crise financière et économique mondiale partie du secteur américain de l'immobilier : "Nous n'avions pas eu à en arriver là. Pourtant la situation était également très difficile", a développé Jean-Dominique Senard, qui était alors dirigeant de Michelin. Même si "nous n'en menions pas large à l'époque", "il n'y a pas eu besoin de renationalisation. Et vous avez vu d'ailleurs comment cela s'est retourné. Parce qu'il ne faut pas s'y tromper, le jour où la conjoncture redevient plus favorable, dans l'industrie automobile, cela peut être extrêmement rapide et fort", a-t-il affirmé. A défaut de nationalisation, Jean-Dominique Senard a estimé que Renault pourrait "solliciter des garanties auprès de l'Etat", comme le président Emmanuel Macron en a annoncé le principe.
Rappelons qu'en 2009, lors de la crise financière, PSA et Renault avaient reçu une aide de 3 milliards d'euros chacun de la part du gouvernement. Et pour illustrer le redémarrage rapide de l'activité évoqué par le patron de Renault, les deux constructeurs avaient commencé à rembourser l'Etat dès l'autonome 2010.
La semaine passée Renault a décidé de fermer ses usines dans quasiment toute l'Europe, dont 12 en France. Les réseaux commerciaux sont paralysés dans l'Hexagone, mais aussi en Espagne et en Italie. La chute des commandes des clients s'avère "spectaculaire", avec parfois -90 %, selon le patron de Renault.
Cette crise, qui touche tout le secteur automobile, tombe particulièrement mal pour Renault qui est passé dans le rouge en 2019 pour la première fois en dix ans et a annoncé en février un plan d'économies, sans exclure de fermeture d'usines. Jean-Dominique Senard a assuré que son entreprise, après la crise, ne "repartir(ait) pas de zéro", soulignant que son usine sud-coréenne avait repris son activité, de même que deux unités en Chine, ou encore les installations industrielles en Russie et en Turquie. (avec AFP)
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