La fusion Renault-Nissan refait surface
L'Alliance va-t-elle se finir en union ? Telle une série télé, il semble qu'un nouvel épisode ait débuté. Ceci étant, rien de neuf sous le soleil. En effet, Carlos Ghosn, l'homme fort de l'Alliance, n'a jamais fermé la porte à une telle éventualité. Dans une interview à l'AFP en février dernier, il avait déclaré qu'il fallait "continuer la convergence entre les trois entreprises", "tout en les laissant assez autonomes chacune sur ses marchés, et chacune dans son pays, dans sa culture". Mais il avait aussi affirmé que "tout est sur la table. Il n'y a pas de tabou, pas d'interdit", au sujet d'éventuelles modifications des niveaux des participations croisées entre les partenaires.
En attendant, selon l'agence Bloomberg News, Renault et Nissan seraient en discussions pour franchir le rubicon. Carlos Ghosn conduirait, selon les sources de l'agence, les négociations. Mais elle précise aussi qu'"aucune décision n'a été prise et les discussions, qui durent depuis plusieurs mois, risquent de ne pas aboutir", selon les mêmes sources. Contactés par l'AFP à Paris et Tokyo, Renault comme Nissan ont dit ne pas "commenter les rumeurs et spéculations". "Il n'y a rien de nouveau, nous voyons toujours un gros intérêt à l'Alliance, mais les gens écrivent davantage à ce sujet parce que le président (français Emmanuel) Macron milite pour la privatisation de plusieurs sociétés", a déclaré à l'AFP une source proche de Nissan, s'exprimant sous couvert d'anonymat. Rappelons que l'Etat français possède 15 % du capital de Renault.
L'Alliance regroupe actuellement des entités bien distinctes, liées par des participations de moins de 50 %. Renault détient ainsi 43 % de Nissan, et le Japonais possède 15 % de la marque au losange, dans le cadre d'un partenariat noué en 1999. Nissan a par ailleurs pris une part de 34 % dans son compatriote Mitsubishi Motors en 2016. Cet ensemble a représenté, en 2017, 10,6 millions de véhicules vendus, soit le premier ou deuxième constructeur mondial selon que l'on considère les marques de poids lourds du groupe VW ou pas.
Toujours est-il que sur de simples "rumeurs et spéculations", pour reprendre les mots des constructeurs, les marchés semblent favorables à une fusion. En effet, à Paris, l'action Renault gagnait 4,55 % à 97,35 euros dans un marché en hausse de 0,48 %, vers 11h ce 29 mars. La Bourse de Tokyo, où est cotée l'action Nissan, était fermée au moment de l'annonce.
Il est donc urgent d'attendre. Cependant, le travail sur les futurs liens au cœur de l'Alliance et sa gouvernance future mérite d'être envisagé pour préparer l'après Ghosn. Car même s'il a "lâché" l'opérationnel de Nissan, il est encore président du conseil d'administration de Mitsubishi et de Nissan, tout en étant PDG de Renault et de l'Alliance. Une omniprésence qui peut faire craindre sa succession, mais qui explique aussi en grande partie le succès de cet attelage franco-nippon bâti en 1999 sous l'impulsion de Louis Schweitzer.
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