La famille Peugeot donne son feu vert à la fusion
Nouvelle étape dans les préparatifs de la fusion avec Fiat Chrysler Automobiles, avant une réunion peut être décisive du conseil de surveillance de PSA mardi 17 décembre 2019 dans l'après-midi : son actionnaire historique, la famille Peugeot, a donné son accord au mariage, dans un secteur automobile en pleine mutation.
"Sur le projet de rapprochement, la famille a voté à l'unanimité son soutien à Carlos Tavares sur l'opération en cours", a indiqué une source proche de la famille. Concernant la gouvernance, "la famille Peugeot sera représentée au futur conseil", selon cette source.
La nouvelle entité serait basée aux Pays-Bas mais resterait cotée à Paris, Milan et New York. John Elkann, actuel président de FCA et héritier de la famille fondatrice Agnelli, présiderait le nouveau conseil d'administration, tandis que Carlos Tavares deviendrait directeur général du groupe fusionné. Le nouveau conseil d'administration serait composé de onze membres : cinq nommés par FCA, cinq par PSA, le onzième étant Carlos Tavares. Dans le cadre de ce mariage, FCA distribuerait en particulier à ses actionnaires un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros, tandis que PSA cèderait aux siens ses 46 % de parts dans l'équipementier Faurecia.
La famille Peugeot fait aujourd'hui partie des trois actionnaires de référence du groupe avec le groupe automobile chinois Dongfeng et la banque publique d'investissement (Bpifrance). Chacun de ces trois actionnaires détient 12,23 % du capital (et 19,5 % des droits de vote) et selon les dispositions de l'accord, ils auraient, après la fusion, environ "6,1 ou 6,2 %" du capital, a précisé la source proche de la famille.
"Dans le projet futur de rapprochement, la famille aura la possibilité de prendre 2,5 % de plus et deviendra un des actionnaires principaux du groupe", a-t-elle poursuivi, ajoutant que cette augmentation pourrait se faire dans un délai de "six ou sept ans". Les représentants du personnel siégeant au comité de groupe européen de PSA ont déjà approuvé le projet de fusion.
Carlos Tavares avait affirmé début novembre 2019 qu'il ne voyait "pas de nécessité de supprimer des marques" dans la future entité qui découlera de la fusion envisagée et réitéré son intention de ne pas fermer d'usines, citant l'exemple du rachat d'Opel à General Motors en 2017. La nouvelle entité de plus de 400 000 salariés deviendrait le numéro quatre mondial du secteur, avec 8,7 millions de véhicules vendus sous les marques Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et Vauxhall. PSA et FCA ont évalué à 3,7 milliards d'euros les économies générées par leur rapprochement, pour une société dont le chiffre d'affaires consolidé est évalué à 170 milliards d'euros.
Les deux constructeurs avaient annoncé, le 31 octobre 2019, être tombés d'accord à l'unanimité sur le principe d'une fusion, où les actionnaires des deux groupes se partageraient à 50/50 le capital au terme de diverses opérations financières. L'Etat français, qui s'était opposé à une fusion de Renault avec FCA sans l'accord de Nissan, s'était déclaré favorable à un tel rapprochement qui permettrait de réaliser les investissements nécessaires à l'avènement de la voiture électrique et du véhicule autonome, qui se chiffrent en dizaines de milliards d'euros. (avec AFP)
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