Julien Robert, MG Motor France : "Nous nous appuyons sur notre réseau pour la notoriété"
Le Journal de l'Automobile : Quel est le bilan de cette première année pleine sur le marché français ?
Julien Robert : Nous avons réalisé une excellente année. Nous sommes passés de 709 immatriculations en 2020 à 4 951 en 2021, tenant ainsi nos objectifs fixés à 5 000 véhicules. Dans le détail, nous avons écoulé 2 513 EHS, notre SUV hybride rechargeable et 1 919 ZS EV, notre SUV 100 % électrique. Le Marvel R, apparu en fin d'année, s'est vendu à 193 exemplaires. La France est devenue pour MG le premier marché en Europe continentale (hors Royaume-Uni).
J. A. : Quel est le mix des ventes ?
Les ventes à particulier représentent 40 %, les ventes à société, y compris aux acteurs de la location courte durée, 30 %, le reste étant du véhicule de démonstration. Le canal de la location courte durée nous permet non seulement de développer notre notoriété mais également de créer un parc de VO pour alimenter notre réseau.
J. A. : Avez-vous souffert de la pénurie de semi-conducteurs ?
J. R. : Comme nos concurrents. Mais nous avons un avantage de taille : notre gamme est en effet très courte, avec deux versions par modèle, pas d'option et surtout, elle est identique à tous les pays d'Europe. Il est donc plus facile, en fonction des demandes des marchés, de répartir les produits ce qui permet de réduire les délais de livraison.
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J. A. : Quelle est la typologie des clients MG ?
J. R. : Nous avons les adaptes de la voiture électrique et ceux qui, pour le prix d'un modèle thermique acheté il y a quatre ou cinq ans, peuvent avoir un modèle équivalent en hybride rechargeable en choisissant l'EHS. Mais en général, ce sont des clients qui viennent des marques asiatiques, coréennes ou japonaises. C'est assez logique car nous avons beaucoup de nos distributeurs qui disposent de ces panneaux dans leur portefeuille.
J. A. : Quelles sont les questions qu'ils se posent le plus souvent ?
J. R. : La principale interrogation porte sur le service après-vente. Où peuvent-ils faire réparer leur voiture ? Quelle est la disponibilité des pièces ? Quel est leur coût ? C'est pourquoi nous avons tout suite commercialisé nos produits avec une garantie 7 ans ou 150 000 kilomètres et que nous nous appuyons sur un réseau de distribution physique qui est en contact direct avec les clients et qui peut répondre à leurs attentes. Nous estimons d'ailleurs que c'est le service après-vente qui fait en partie le succès d'une marque.
J. A. : Où en êtes-vous dans le recrutement du réseau ?
J. R. : Au 1er janvier 2022, le réseau était composé de 80 investisseurs. Nous avions 101 sites ouverts sur les 120 que nous avons nommés l'année dernière. Les 19 restants intégreront le réseau déjà existant au cours du premier trimestre. Cette année, nous comptons avoir au moins 150 points de vente. En 2023, voire 2024, nous continuerons à nous développer, mais dans des zones plus rurales. A terme, nous prévoyons d'ouvrir 200 points de vente et de réparation, et j'insiste sur le dernier terme, car notre ambition est que tout acheteur doit se trouver à moins de 45 minutes de route d'un point de service.
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J. A. : Quels sont les investissements demandés ?
J. R. : Nos critères n'ont pas évolué depuis notre arrivée sur le marché français. Nous demandons un showroom d'une superficie minimale de 200 m² afin d'exposer cinq voitures, une signalétique dédiée et un ou deux vendeurs en fonction du potentiel. De notre côté, nous fournissons l'outil CRM, développé avec SalesForce, et concernant le SAV, nous fournissons un package de base facturé moins de 10 000 euros.
J. A. : Qui sont les distributeurs MG les plus importants en France ?
J. R. : A ce jour, il s'agit du groupe Jean Lain. En 2021, il disposait d'un contrat d'environ 300 VN. Cette année, le contrat passera à 1000 unités. De son côté, le groupe Eden, avec six sites, est l'opérateur qui dispose du plus de points de vente.
J. A. : Quelle est la rentabilité de votre réseau en 2021 ?
J. R. : Il est trop tôt pour le dire, car bien que 2021 ait été une année pleine pour MG, beaucoup de nos investisseurs n'étaient pas totalement opérationnels. Mais c'est un indicateur que nous allons bien sûr suivre.
J. A. : Comment travaillez-vous la notoriété de la marque ?
J. R. : En premier lieu, en nous appuyant sur notre réseau. Ensuite, nous avons signé un partenariat pluriannuel avec l'Olympique lyonnais qui nous offre une belle visibilité. Enfin, les campagnes de publicité télévisuelle sont aussi un vecteur important de notre communication. Nous en avons réalisé trois en 2021 et nous allons poursuivre sur cette voie cette année.
J. A. : Quelles sont vos ambitions commerciales pour 2022 ?
J. R. : Nous prévoyons de doubler nos ventes, ce qui représentera 10 000 immatriculations. Nous nous appuierons sur la gamme existante, à savoir l'EHS, le ZS EV qui vient de bénéficier de nombreuses évolutions, et le Marvel R présenté en novembre dernier. Nous allons accueillir dans les semaines à venir la MG 5, le premier break 100 % électrique, et au second semestre, un autre modèle qui sera au cœur du marché français.
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