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Constructeurs

Jean-Dominique Senard assure l'après-vente du plan

Publié le 1 juin 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le président de Renault, interrogé dimanche 31 mai 2020, a précisé que la Fonderie de Bretagne n'avait pas vocation à rester dans le groupe à l'inverse de l'usine de Maubeuge qui doit toutefois réfléchir à un avenir combiné avec le site de Douai.
Jean-Dominique Senard sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI dimanche 31 mai 2020.

 

Alors que la Fonderie de Bretagne (FDB) "n'a pas vocation" à rester au sein du groupe Renault, a indiqué Jean-Dominique Senard, le site de Maubeuge doit y rester. "Je n'ai aucune intention a priori de fermer l'usine de Maubeuge. Je vous assure, je ne l'ai jamais dit et je ne l'ai même pas pensé d'ailleurs", dans le cadre du plan d'économies annoncé par le groupe cette semaine, a affirmé le président lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

 

"Ces déclarations ne sont pas pour nous rassurer. Il n'a pas dit qu'il laisserait la production du Kangoo à Maubeuge. Sur ce point, il n'y aura aucune concession possible", a réagi auprès de l'AFP Jérôme Delvaux, secrétaire CGT de l'usine de Maubeuge et porte-parole de l'intersyndicale. Le constructeur envisagerait le transfert de production des utilitaires électriques Kangoo à Douai (environ 2 900 employés), à environ 70 km de Maubeuge, qui hériterait d'une nouvelle plateforme. Ce projet a suscité une levée de boucliers sur le site de Maubeuge (2 100 employés tous statuts) où les salariés ont cessé la production vendredi 29 mai 2020. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi devant l'usine, avant de défiler dans la ville, pour manifester contre le plan d'économie, à l'appel de l'intersyndicale de l'usine (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Sud).

 

Dimanche, Jean-Dominique Senard a répondu que le plan annoncé n'était encore qu'un "projet" et qu'élus, syndicats et direction devaient "construire (...) ensemble" l'avenir du groupe. "Rien ne se fera dans le nord de la France, lieu que je souhaite voir à terme comme étant un des grands centres de l'industrie automobile en France (...), sans cette discussion ouverte avec tout le monde", a insisté le président du constructeur.

 

L'usine de Maubeuge, où sont produit les Kangoo, "est l'une des premières du groupe en termes de qualité et de productivité, qui atteint plus de 100 véhicules par an et par salarié. Aujourd'hui, nous ne voulons pas des paroles, mais des actes et des écrits nous assurant que toute cette production Kangoo reste à Maubeuge. Concernant Douai, c'est à Renault de trouver des véhicules qui y seront produits", a martelé Jérôme Delvaux. Localement "notre direction nous a simplement indiqué que celle de Renault avait demandé à ce que Maubeuge et Douai entrent en discussion pour la création d'un pôle d'excellence pour véhicules utilitaires et électriques", a-t-il ajouté.

 

"Rien ne peut se faire autrement que dans le dialogue, dans la discussion, en regardant quelles sont les meilleures options, et quels sont les coûts et les avantages de telle ou telle solution", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France 3. "La justification principale" du projet de déplacement est une plus grande surface disponible pour étendre le site de Douai que celui de Maubeuge, a-t-il expliqué.

 

Une réunion doit se tenir mardi 2 juin, au matin, au ministère de l'Economie, entre représentants syndicaux, élus locaux, Bruno Le Maire et Jean-Dominique Senard. "Nous allons discuter pour voir s'il y a des options alternatives, et s'il y a des options alternatives qui permettent de concilier le développement, la préservation des sites et en même temps la compétitivité de Renault, nous les choisirons. C'est un processus qui commence", a insisté le ministre de l'économie. (avec AFP)

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