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INTERVIEW : Nicolas Deschaux, Président de la Fédération Française du Sport Automobile

Publié le 21 décembre 2007

Par Marc David
6 min de lecture
Nous sommes dans une phase de plus grande concurrence internationale.Elu à la Présidence de la Fédération Française du Sport Automobile le 30 mai 2007, Nicolas Deschaux, 36 ans, fait le point sur le GP de France. Il apporte...

...également sa vision sur les bonnes prestations des Français sur la scène internationale.

Journal de l'Automobile. D'abord, évoquons le cas du Grand Prix de France. Comment se présente l'édition 2008 ?
Nicolas Deschaux. Globalement, je suis plutôt confiant quant à la commercialisation de l'événement et de la billetterie. Trois raisons à cela. D'abord parce que le spectacle offert par la F1 en 2007 a été assez passionnant et que Magny-Cours n'a pas échappé à la règle avec, notamment, le très beau dépassement d'Alonso sur Heidfeld dans le "pif-paf" précédant le virage du Lycée. Ensuite, l'autre événement amené à drainer davantage de spectateurs sur le GP est l'arrivée d'un pilote français en Formule 1, Sébastien Bourdais. Enfin, l'un des points participant à l'amélioration du spectacle émane de l'évolution de la réglementation, qui supprime les aides au pilotage et en particulier l'antipatinage. Cela dit, côté accès cette fois, à l'instar de l'édition 2007, nous allons nous attacher à mettre en place un plan de circulation efficace, en collaboration avec les services de l'Etat et le Conseil Général de la Nièvre.

JA. Pour faire suite au communiqué du comité directeur FFSA du 19 juillet dernier, l'accord contractuel avec le Conseil Général de la Nièvre et le Conseil Régional de Bourgogne, a-t-il bien été établi ?
ND. Au soir de l'édition 2007, les collectivités avaient affirmé leur disposition à renforcer leur soutien à la Fédération pour permettre l'équilibre de la manifestation, équilibre résultant comme vous le savez de la billetterie et de la location de loges. A ce jour, et ceci sur la base des projections budgétaires communiquées pour 2008 (l'organisation du GP nécessite un budget de 22 millions d'euros, dont la plus grande partie est allouée au coût du plateau en constante augmentation, NDLR), nous ne sommes pas parvenus à un accord formel. Toutefois, je dispose d'un accord de principe du président Marcel Charmant et de la région d'allouer une subvention complémentaire, engagement qui a été pris devant Mme la ministre des Sports. En fait, j'ai bon espoir de formaliser cet accord prochainement. Nous sommes parfaitement conscients de l'effort réalisé par les collectivités, qui ont toujours respecté leur convention.

JA. Toujours par rapport au communiqué, qu'en est-il de la recherche de sites éventuels ?
ND. Il est clair que la volonté de la Fédération est de pérenniser le GP de France dans le cadre de son inscription au championnat du monde, et que nous avons un contrat de promotion jusqu'en 2011. Bon, aujourd'hui, le GP de France se déroule à Magny-Cours et il est vrai qu'il existe un projet de Magny-Cours 2 dans la mesure où nous sommes conscients qu'en termes d'infrastructures, le Magny-Cours actuel est en décalage par rapport à certains autres circuits et ce que souhaite Bernie Ecclestone (le patron de la FOM, NDLR) quant à sa vision du produit F1. Certes, parallèlement, nous ne pouvons réaliser l'économie de ne pas regarder ce qui se passe sur d'autres pistes mais à mon sens, il est bien trop tôt pour avancer quoi que ce soit sur le sujet. En outre, qu'il s'agisse de Magny-Cours 2 ou de l'identification d'autres sites, le travail de la Fédération doit se réaliser également sous la tutelle du ministère des Sports.

JA. Au-delà du GP de France, quel est votre sentiment sur la réussite des pilotes français sur la scène internationale (Sébastien Loeb en WRC, Yvan Muller en WTCC, Romain Dumas en ALMS, Stéphane Sarrazin en LMS, Sébastien Bourdais en ChampCar, etc.) ?
ND. Il s'agit d'une belle récompense, l'aboutissement d'un certain nombre d'efforts réalisés en termes de formation et de promotion de la part de la FFSA. Faut-il rappeler que Sébastien Loeb a débuté via l'opération Rallyes Jeunes menée en collaboration avec Peugeot ? D'ailleurs, nous lui avons également donné un coup de main en partenariat avec Citroën Sport, pour lui permettre d'accéder à la scène internationale. De même, lorsqu'il se trouvait en F3000, la Fédération avait aidé Sébastien Bourdais à boucler sa saison, en partenariat avec Renault. Outre cette notion d'aboutissement, leur présence à haut niveau représente aussi une sorte d'exemple pour tous les jeunes pilotes désireux de faire carrière en sport automobile.

JA. Selon vous, la relève existe-t-elle réellement ? En dépit des efforts réalisés par la FFSA et aussi par les constructeurs via leurs formules de promotion, on s'aperçoit que ce n'est pas si évident…
ND. Une chose est certaine, nous sommes dans une phase de plus forte concurrence internationale avec, qui plus est, des pays émergents dans lesquels le sport automobile n'est pas perçu de la même manière que dans les pays "traditionnels". Ainsi, en termes promotionnel, le sport automobile est en pleine éclosion dans ces pays-là. Du coup, certains pilotes viennent aussi de ces pays, engendrant par là une concurrence plus forte avec nos propres pilotes. Comment nous positionnons-nous par rapport à cette situation ? D'abord en poursuivant notre travail en matière de renforcement de la formation. En circuit, cette formation passe par notre centre agréé, à savoir l'Auto Sport Academy, avec l'idée qu'il puisse alimenter les filières d'accès au plus haut niveau en ce qui concerne les jeunes talents français. Au niveau de la Fédération, en effet, nous pouvons difficilement réaliser la concrétisation directe d'un programme en F1, pour d'évidentes raisons budgétaires. En rallyes, l'accession à l'échelon supérieur est plus envisageable et nous sommes d'ailleurs en cours d'élaboration d'un projet pour faire courir Sébastien Ogier dans le cadre d'un programme international.

JA. Dans un contexte économique peu favorable, vous arrive-t-il de jouer un rôle fédérateur auprès de sponsors potentiels (équipementiers ou autres…) ?
ND. C'est l'essence même de la Fédération et généralement, nos programmes Equipe de France sont toujours réalisés en partenariat avec un constructeur. Il y a aussi les sociétés à forte valeur ajoutée telle PlayStation, qui est intervenue dans le cadre de l'opération avec Sébastien Bourdais ou encore Total, notre partenaire dans le cadre de l'Auto Sport Academy. Autre partenaire de renom, Michelin, dans le cadre du trophée Michelin relatif au championnat de France des Rallyes. En fait, la palette est très large en fonction des programmes mais, de toutes manières, la seule solution de boucler un programme est de partir à la recherche de sponsors, sachant que le sponsoring se répartit déjà sur un certain nombre de pilotes existants et déjà professionnels.

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