“Il a incarné l’ouverture de Citroën !”

“Je l’ai rencontré quand il a pris la succession de Luc Epron. Je travaillais à la direction du Produit Export Europe à l’époque. Je l’ai ensuite revu quand j’étais au Danemark car la C3 avait été élue “voiture de l’année” et il était venu recevoir le prix. Nous nous sommes ensuite vus plus fréquemment quand je suis parti en Allemagne, notamment lors du lancement de la C4. Enfin, notre relation de travail est devenue beaucoup plus intense avec le renouveau de Citroën et la préparation du lancement de DS en particulier. C’est une période où il y a eu une réelle confluence entre le Style, le marketing & la communication et la direction du Produit. Pour la première fois, nous assistions à l’affirmation de la marque. La marque n’était plus neutre, voire parfois un frein à l’achat dans certains pays, et elle n’était plus tirée par quelques produits : elle devenait vraiment porteuse. Toujours cordial, il a vraiment incarné l’ouverture de Citroën ! Sans doute aussi parce qu’il a une grande fluidité dans les échanges et qu’il sait accepter la critique”.

La capacité à se projeter vers l’avenir

“Là où il m’a toujours étonné -ce que je lui envie pourrait-on presque dire-, c’est dans sa capacité à se projeter vers l’avenir, à construire une vision, toujours avec une grande clairvoyance. Il parvient aussi à naviguer dans des environnements parfois délicats, en se ménageant différentes routes, sans se fermer de portes. La dimension sociétale de sa conception du produit est aussi très précieuse. Il sait anticiper et trouver les bonnes réponses et dans ce domaine, son tandem avec Jean-Pierre Ploué est saisissant”.

Le sens de la formule

“Vincent possède un remarquable sens de la formule. Ce sont des formules ciselées, qui font sens et ne relèvent en rien du raccourci, et par conséquent très efficaces. La formule “la berline à papa, c’est fini” lors du lancement de la nouvelle C5 en est un bon exemple. C’est l’art de résumer en une phrase des milliers de powerpoints. En fait, Vincent est un homme de communication au sens des relations presse, avec l’art des formules fortes et structurantes. Je le sens moins porté sur la publicité. Il adore aussi réfléchir sur les noms des voitures et il est très convaincant. Lors des séminaires du comité de direction avec Gilles Michel, il fallait parfois proposer des noms de modèles et c’est ainsi que C3 Picasso ou encore DS ont été validés, après des argumentaires de Vincent”.

L’art de fédérer

“C’est vrai que parfois, on a un peu envie de le bousculer. Au départ, vu que je venais de secteurs où les chaînes décisionnelles sont très rapides et où le moyen terme réside dans le milieu du mois, j’avais du mal à comprendre son rythme et son mode de fonctionnement. Or, c’est quelqu’un qui sait prendre son temps. Je m’en suis notamment rendu compte pendant le projet C3 Picasso. Il y avait des discussions animées entre le Style et le Commerce sur les barres de toit et le noir de style… Vincent a beaucoup écouté et pris du recul avant de trancher et de prendre la bonne décision, à savoir de valider la proposition de Jean-Pierre Ploué, qui est de toutes façons plus visionnaire que ne peut l’être un commerçant ! Mais c’est une anecdote qui révèle aussi la faculté de Vincent à fédérer des gens qui n’ont pas la même sensibilité ni le même horizon de temps, et à articuler la prospective et la gestion du quotidien. Il parvient à le faire par petites touches, en ménageant les susceptibilités et en créant une dynamique collective positive”.

La faculté d’entraîner les autres

“Le fait que Vincent pilote désormais les deux marques, au même titre que Jean-Pierre Ploué d’ailleurs, ne pose pas de problème. Tout simplement parce que notre nouvelle organisation s’y prête et que les équipes sont aguerries et en confiance. Vincent Besson sait de surcroît très bien s’entourer. Il doit prendre encore de la hauteur, mais c’est au service de la coordination des deux marques. Et puis, quand vous voyez Vincent Besson ou Jean-Pierre Ploué, avec leur enthousiasme, une envie intacte, les yeux qui s’allument, vous comprenez bien qu’ils sont entraînants !”.