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Constructeurs

GP de Turquie : Massa au firmament

Publié le 1 septembre 2006

Par Marc David
6 min de lecture
Après Button en Hongrie, c'est au tour de Massa de figurer sur les tablettes de la F1. Grâce à un GP de Turquie mené de mains de maître devant les ténors du championnat. Sur le Hungaroring détrempé, théâtre du GP de Hongrie, Jenson Button avait déjà fait souffler...

...un vent nouveau sur la F1 en s'adjugeant sa 1re victoire à l'occasion de son 113e Grand Prix. Et le britannique d'offrir à Honda son 1er succès en tant qu'écurie à part entière (le dernier remontant à 39 ans !), depuis le rachat en fin de saison dernière de la totalité des parts détenues par BAR…
Après une trêve de trois semaines pour le "F1 circus", c'est au tour de Felipe Massa, le coéquipier de Michael Schumacher, d'inscrire son nom sur les tablettes de la Formule 1 à l'occasion de son 67e Grand Prix. Parti de la pole position (la 1re de sa carrière également), le jeune brésilien de 25 ans n'a pas failli, se retrouvant en tête de la meute dès le 1er virage. Suivi par le septuple champion du monde jusqu'au 13e tour, moment où le safety car rentrait en piste suite au tête à queue et à l'immobilisation de la Toro Rosso de Tonio Luizzi, Massa plongeait dans la voie des stands pour son




FOCUS

Grand Prix de France, un siècle en histoires

La découverte d'une épopée centenaire, celle initiée en 1906 par le Grand Prix de l'Automobile Club de France et qui débouchera, en 1950, sur le championnat du monde de Formule 1, voilà ce que propose l'ouvrage d' Alain Pernot (Chef de la rubrique "sport" du magazine l'Auto-Journal), "Grand Prix de France, un siècle en histoire". L'histoire du Grand Prix de France incarne parfaitement les différentes facettes de cette aventure sportive, humaine et technologique. De Ferenc Szisz à Fernando Alonso, en passant par Juan Manuel Fangio et Alain Prost, des balbutiements de l'automobile à la débauche technologique actuelle, notre Grand Prix national a évolué au rythme d'une passion commune, celle de la vitesse. Des éléments que l'auteur ne manque pas de mettre en exergue à travers une sélection d'histoires complétées par des résultats exhaustifs. Editions ETAI, 208 pages, 300 photos NB & quadri. Prix public : 49 euros TTC.
1er ravitaillement, et en ressortait en tête. Fernando Alonso réussissant à s'intercaler entre le brésilien et son chef de file (contraint de patienter au stand) à la faveur du ravitaillement, les choses se présentaient au mieux. Elles resteront en l'état jusqu'au drapeau à damiers. "C'est fantastique, incroyable, déclarait le brésilien très ému. Quand je pense à tout ce que j'ai fait pour en arriver là et que je me rends compte que je viens de gagner… c'est vraiment trop fort !".

Les deux prétendants au titre se sont livrés un duel intense durant les quinze derniers tours

Loin d'éclipser la superbe victoire de Massa, le duel entre les deux prétendants au titre mondial des pilotes fut intense, durant les quinze derniers tours. A ce jeu, c'est l'espagnol de Renault qui en est sorti grand vainqueur, l'allemand ne réussissant jamais à trouver l'ouverture. Résultat, Alonso reprend deux points précieux à son adversaire, pour porter son avance à 12 unités (108 pts à 96). "Nous étions loin derrière les Ferrari vendredi puis en qualifications, mais nous savions que la situation évoluerait et nous avons montré que nous avions raison d'être confiants, explique le champion du monde en titre. C'était une course plutôt normale, à la limite jusqu'au dernier ravitaillement. Après, je me suis appliqué à défendre ma position. Je savais que Michael avait seulement deux possibilités de dépasser, dans les virages n°12 et 14. J'ai donc décidé d'utiliser pleinement mon V8 à ces endroits en utilisant tous les tours moteur disponibles et cela a été suffisant". Finalement, c'est au niveau des "Constructeurs" que Renault a le plus perdu, puisque Ferrari a repris 5 points à l'écurie franco-anglaise. Et pour cause. Au départ, à l'amorce du 1er virage, Schumacher repousse (sans ménagement) l'attaque d'Alonso. Contraint de modifier sa trajectoire, l'espagnol oblige son équipier à freiner plus qu'à la normale. Giancarlo Fisichella bloque le train arrière de sa R26, et part en tête à queue, provoquant une belle pagaille dans le peloton (avec Kimi Räikkönen comme principale victime). Il passe même par les stands pour changer le nez de sa voiture et repart pour une folle remontée, bien aidé par une stratégie à un seul arrêt. Finalement, il termine 6e. Bilan : 16 points pour Ferrari, 11 pour Renault. Après le rendez-vous d'Istanbul, voilà donc les Bleus et les Rouges dos à dos, avec respectivement 160 et 158 points. Sachant qu'il reste quatre courses à disputer, il est clair que chaque point sera précieux. Pour un dénouement qui interviendra vraisemblablement à la dernière confrontation au Brésil ! A ce jeu, net avantage pour Ferrari, avec un deuxième pilote plus constant. D'autant que sa première victoire devrait lui faire passer un cap.


Marc David





ZOOM

Carton rouge…

... A la FIA pour avoir interdit l'utilisation des amortisseurs de vibrations (mass dampers) le mercredi précédant le GP de Turquie. Pro Renault ou pas, on ne peut qu'abonder dans le sens du directeur général du Renault F1 Team, qui se refuse à toute polémique. "Quoi qu'on en pense, nous devons nous tenir à la décision prise par la FIA, commentait Flavio Briatore. Néanmoins, il est très étrange de déclarer illégaux des éléments qui sont utilisés en course depuis quinze mois. Changer le règlement de cette manière en cours de saison revient à fausser le championnat". Une cabale contre Renault ? Sans nul doute. En effet, si plusieurs équipes (dont Ferrari, McLaren, Red Bull…) l'avaient adopté, seule l'écurie franco-anglaise en tirait la quintessence. Pat Symonds, le directeur exécutif de l'Ingénierie, parle même d'un gain au tour de 2 à 3/10e de seconde. Constitué d'une masse de 10 kg intégrée à un ressort, ce "batteur à inertie" repose rien moins que sur le principe adopté en son temps sur la suspension de la 2 CV Citroën ! Situé dans le museau de la monoplace, il était destiné à absorber certaines fréquences de vibrations (dues au franchissement des vibreurs, notamment) et à améliorer la durée et le niveau d'adhérence des pneus avec la piste, le tout en diminuant les phénomènes de cabrage (accélération) et de plongée (freinage). Sans parler d'un meilleur confort pour le pilote. Inutile de préciser que les ingénieurs de Renault ont du pain sur la planche ces prochains jours.

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