Francis Bartholomé, président du CNPA : "Avec le WLTP, la grille bonus-malus doit être révisée"
JA. Les mesures présentées encourageront-elles l'évolution du parc automobile français ?
FB. Nous sentons une réelle volonté du Gouvernement de se saisir du sujet de l’avenir de la filière automobile via ce contrat stratégique et ses différentes mesures proposées. Ce que nous demandons, c’est surtout la neutralité technologique : l’ensemble des partie prenantes ont bien souligné que l’électrique n’était pas la seule solution à la diversification du parc automobile français. L’hydrogène, et même le thermique, dont le diesel Euro 6, font aussi partie des réponses. En effet, même à raison de 5 % du marché et 100 000 unités, l’électrique ne sera pas la seule solution pour renouveler le parc. Il va falloir faire évoluer le dossier, et travailler sur les véhicules les plus anciens et pollueurs. Nous essayons de faire comprendre à l'Etat que la politique de l’interdit n’est pas la meilleure et qu'il doit se donner les moyens d’évacuer ses véhicules polluants. Nous avons donc demandé de la visibilité sur les aides, moyens employés, et sur la stratégie engagée, qui doit être pérenne.
JA. Les autres énergies ont-elles été discutées ?
Les discussions dans les réunions avant la présentation du contrat n’ont en effet pas fait mention des autres énergies, alors que nous souhaitons mettre l’accent sur le développement de la pile à combustible. Il existe une véritable opportunité avec cette énergie qui permet de parcourir des trajets plus importants, notamment par rapport à l’électrique. Par ailleurs, plusieurs acteurs, et non des moindres, dont des équipementiers et des constructeurs, se sont engagés dans cette voie. Si nous voulons préserver la santé des citoyens et favoriser le renouvellement du parc, nous devons faire appel à ces technologies.
JA. Les objectifs concernant les nombre de véhicules électriques vendus et le nombre de bornes installées vous semblent-ils raisonnables ?
Il ne s’agit pas de chiffres jetés en l’air, il existe une véritable volonté des pouvoirs publics de promouvoir ces véhicules, via notamment un solide réseau de bornes de recharge. Si les aides promises sont mises en place, les objectifs semblent tout à fait réalisables.
JA. En attendiez-vous plus en matière de fiscalité, au regard du cycle WLTP qui inquiète constructeurs et distributeurs ?
Nous ne pouvons pas accepter que la grille du bonus-malus ne bouge pas avec l’application du cycle d’homologation WLTP. Nous avons demandé à être extrêmement prudents pour qu’il n’y ait pas de conséquences trop fortes sur l’industrie automobile et les ventes. L’Etat doit prendre ses responsabilités et ne pas faire supporter le renouvellement du parc roulant par les automobilistes.
JA Quelles sont les déceptions du CNPA ?
Tout d’abord, il faut souligner la satisfaction du CNPA d’avoir pu faire reconnaître cette filière auto, fondamentale pour l’industrie de la France. Bien sûr, nous reconnaissons qu’il existe un nombre de sujets à traiter, à la fois par les industriels et l’ensemble des métiers et des services, mais le fait que la filière soit reconnue et soutenue constitue déjà une satisfaction en soit. Le CNPA sera toutefois présent sur des sujets qui nous préoccupent le plus, comme la transformation du parc roulant où nous souhaiterions que le gouvernement aille beaucoup plus vite et de manière plus concrète. Nous attendons également des actions pour aider les Français à passer le contrôle technique, significativement renforcé, via notamment le contrôle des cinq gaz.
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