Ford Bronco : authentique
Le virage électrique de Ford est bien réel. Le constructeur américain, avec l’arrivée de l’Explorer notamment, vise une production de 600 000 VE d’ici fin 2023 et deux millions à l’issue de l’exercice 2026.
Pour autant, Ford n’a pas renié son histoire et ses icônes. Le F‑150 a encore trusté les ventes aux États‑Unis en 2022, avec plus de 650 000 unités écoulées, et le Bronco ne cesse de gagner des parts de marché depuis son retour. Un Bronco qui s’aventure officiellement en Europe pour la première fois.
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Il faut le voir comme un étendard du savoir‑faire du constructeur, comme un représentant de ce que Ford appelle les "Ultimate Outdoor", c’est‑à‑dire les véhicules taillés pour l’aventure et le tout‑terrain. Il s’agit de l’une des quatre familles de la future gamme VP de Ford avec les "Wild Performance" (Mustang, Mach‑E), les "Active Adventure" (Explorer BEV) et les "Urban Escape" (Puma).
Pour la première fois en Europe
Pilier de la gamme Ford pendant 30 ans, de 1966 à 1996, grâce à cinq générations, le Bronco a fait un retour quasi triomphal aux États‑Unis en 2021. Après une première européenne, à Bruxelles, en début d’année 2023, le 4x4 américain tente donc l’aventure en Europe.
Les ambitions commerciales sont mesurées pour un tel produit qui ne rentre absolument pas dans les codes actuels. Ici, aucune hybridation ou propulsion électrique, le Bronco fait appel à un V6 essence de 2 694 cm3, délivrant 335 ch mais surtout un couple de 563 Nm. D’autres moteurs, notamment des 4 cylindres, sont disponibles dans la gamme américaine, mais Ford a choisi le V6 EcoBoost pour l’Europe.
Une fiche technique qui réjouit Bercy avec des émissions de CO2 comprises entre 257 et 288 g/km (de 11,3 à 12,7 l aux 100 km) et un poids oscillant de 2 219 à 2 348 kg. Ainsi, aux prix de 76 500 euros pour le Bronco Outer Banks et 80 500 euros pour le Badlands, il faudra respectivement ajouter 38 250 euros et 40 250 euros de malus écologique, ce dernier pouvant atteindre 50 000 euros au maximum ou être plafonné à 50 % du prix du modèle, comme ici.
Une incompatibilité fiscale qui explique naturellement la prudence de Ford France quant aux ventes du Bronco qui devraient se limiter entre 100 et 200 exemplaires par an dans l’Hexagone. Pas de quoi chambouler cette niche de marché où la Jeep Wrangler, seulement disponible en PHEV, a totalisé 1 030 immatriculations en 2022.
À l’aise sur tous les terrains
Ce Bronco cuvée 2023, avec son V6, apparaît donc comme anachronique sur notre marché. Cela étant, il ne l’est pas autant derrière le volant. Certes, avec ses 4,80 m de long mais surtout sa largeur de près de 2,20 m (avec les rétroviseurs), il demande un temps d’adaptation.
L’équipement est complet et dispose des raffinements technologiques du moment. Le V6, grâce à ses deux turbos et son couple, mais aussi la boîte automatique à 10 rapports, se montre à l’aise sur tous les terrains.
Car n’oublions pas que si le Bronco n’a rien contre le goudron, il est un redoutable franchisseur, bien aidé par son programme GOAT (Goes Over Any Terrain ‑ affronte tous les terrains), ses angles d’attaque ou de fuite, ainsi que le débattement de ses suspensions. La variante Badlands, encore plus efficace, ajoute notamment la barre stabilisatrice déconnectable ou le blocage des différentiels pour augmenter ses capacités. Tout pour en faire une référence dans son domaine.
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