Feu vert européen pour la fusion entre PSA et FCA
Bien qu'initialement annoncée pour le 2 février 2021, la décision de la Commission européenne au sujet de la fusion entre PSA et FCA est tombée lundi 21 décembre 2020. Bruxelles a donc dit oui au mariage à condition que les deux groupes respectent intégralement les engagements pris pour préserver la concurrence dans les petits utilitaires.
Ils se sont notamment engagés à étendre l'accord de coopération entre PSA et Toyota dans les fourgons légers. PSA fabrique déjà pour ce concurrent japonais des véhicules utilitaires vendus dans l'Union européenne. Le nombre de véhicules produits pour Toyota augmentera et le prix auquel ce constructeur les achète sera réduit. Ce sera aussi le cas pour les pièces de rechanges et accessoires. Par ailleurs, PSA et FCA devront faciliter l'accès des concurrents à leurs réseaux de réparation et d'entretien pour ce type de véhicules, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.
"Nous sommes en mesure d'autoriser la concentration entre Fiat Chrysler et Peugeot SA car leurs engagements faciliteront l'entrée et l'expansion sur le marché des camionnettes utilitaires légères. Sur les autres marchés où les deux constructeurs automobiles exercent actuellement leurs activités, la concurrence restera soutenue après la concentration", a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission en charge de la concurrence.
FCA et le Groupe PSA ont dit "accueillir chaleureusement l'approbation de la Commission autorisant la fusion", dans un communiqué. Le mariage doit encore être formellement approuvé lors d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, le 4 janvier 2021.
Une enquête ouverte depuis mai 2020
Bruxelles avait ouvert une enquête approfondie sur ce projet. Après avoir recueilli de nombreux avis de concurrents et clients, la Commission avait estimé que l'opération risquait de porter atteinte à la concurrence sur le marché des petits utilitaires dans neuf pays européens (dont la France, l'Italie, la Pologne, la Belgique et le Portugal) en raison des parts de marché cumulées très élevées des deux partenaires. Sans modification, le projet initialement notifié le 8 mai 2020 à l'autorité de la concurrence "aurait probablement entraîné une hausse des prix pour les clients", assure l'exécutif européen.
Champion des véhicules utilitaires, PSA pesait en 2019 plus d'un quart de ce marché très lucratif sur le continent. Le groupe Fiat ajoute 9 % supplémentaires. L'ensemble cumulerait donc plus de 34 % de part de marché, soit deux fois plus que le numéro 2, Renault qui détient une pénétration de 16,4 %. Mais Bruxelles estime que les engagements proposés fin septembre 2020 par les deux groupes lèvent ses réserves. "L'opération, telle que modifiée (...) ne poserait plus de problème de concurrence", affirme la Commission.
L'union de PSA et FCA, annoncée le 18 décembre 2019, doit donner naissance au quatrième groupe automobile mondial en volume (8,7 millions de véhicules vendus en 2019) et au troisième en chiffre d'affaires. Les constructeurs ont prévu de boucler leur mariage au premier trimestre 2021. La nouvelle entité, baptisée Stellantis, regrouperait plus de 400 000 salariés pour des ventes de 167 milliards d'euros sur la base des chiffres de 2019, devancée seulement par Toyota et l'allemand Volkswagen.
PSA et Fiat estiment que leur rapprochement permettra d'économiser 5 milliards d'euros par an. La nouvelle entité sera basée aux Pays-Bas mais restera cotée à Paris, Milan et New York. John Elkann, actuel président de FCA et héritier de la famille fondatrice Agnelli, devrait présider le nouveau conseil d'administration, tandis que Carlos Tavares, président du directoire de PSA, deviendrait directeur général du groupe fusionné. (avec AFP)
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