Entretien avec Stephane Labous, directeur général de Chrysler France
Journal de l'Automobile. Après un premier semestre difficile, comment cet exercice 2008 s'est-il conclu ?
stéphane Labous. Nous avons clôturé l'année 2008 sur un repli de 30 %. Si, pour la marque Chrysler, la baisse était attendue, du fait de l'actualité produits, la contre-performance de Jeep est principalement liée à l'écotaxe et à la nouvelle structure du marché. Toutefois, la Wrangler demeure première de son marché et continue d'obtenir de bons résultats. Quant à Dodge, si la marque enregistre une légère baisse, compte tenu de l'évolution du marché nous sommes satisfaits notamment sur le second semestre, où le Journey s'est installé progressivement. Mais au-delà des volumes, le mix a profondément évolué et cela a des conséquences.
JA. Quelle sera votre rentabilité et celle de votre réseau pour 2008 ?
sL. Pour nous, 2008 restera comme une année très difficile. Quant au réseau, cet exercice sera synonyme de perte ou au mieux d'équilibre. Si l'on compare avec l'année 2007, où la rentabilité avait été d'un peu plus de 1 % avant impôts, ce n'est évidemment pas satisfaisant, mais notre but est de maintenir le maximum de partenaires actifs. Pour cela, nous avons travaillé et collaborons encore avec eux, notamment sur les coûts fixes, pour nous mettre en phase avec le nouvel environnement économique.
JA. Sur quels éléments agissez-vous ?
sL. Il s'agit par exemple de gérer les stocks différemment ou de réduire certains de nos standards. Ainsi, des produits en fin de vie n'ont bien évidemment plus le même poids dans leur stock. De plus, nous avons mis en place des politiques spécifiques, moins contraignantes, sur des produits à faible rotation. Nous nous concentrons aujourd'hui sur 7 à 8 familles de produits contre 11 à 12 l'année dernière. Un moyen qui permet de générer moins de frais financiers. Nous avons également aménagé nos conditions de financement avec notamment 30 jours supplémentaires de crédit fournisseur. En plus de cela, nous discutons également de manière individuelle avec les distributeurs afin d'évoquer leur business plan. Cela peut conduire à redéfinir, par exemple, le nouveau point mort, à l'ajustement de sa structure en fermant un site ou en intégrant une activité complémentaire. De la même manière, nous avons également repensé notre marketing avec une communication encore plus ciblée, plus opérationnelle notamment grâce au Web et au CRM.
JA. Quelles seront les gammes prioritaires dans votre business plan ?
sL. Chrysler, qui est sans doute la marque la plus "niche", continuera de s'appuyer sur les 300 C et 300 C Touring ainsi que le Grand Voyager. Ce dernier enregistre, sur un segment toutefois en forte baisse, une bonne performance. Nous avons un positionnement assez unique, un réel savoir-faire que nous allons continuer à faire fructifier. A l'inverse, Jeep est la marque dont la gamme est la plus large. Le duo Compass/Patriot, qui évolue sur un segment qui reste relativement porteur, et la Wrangler seront les produits les plus soutenus. Le Journey sera l'atout de Dodge sans négliger pour autant la Caliber. Nous pensons que le Journey apporte un véritable plus sur le marché. Voilà nos priorités pour 2009.
JA. Comment envisagez-vous 2 009 pour le groupe Chrysler puis d'une manière plus générale ?
sL. Pour nous 2 009 sera une année difficile. Déjà, le travail de restructuration du Groupe Chrysler, aux Etats-Unis et dans le monde, est un processus assez long qui ne facilite pas l'activité et qui perturbe logiquement notre image vis-à-vis du grand public et de notre clientèle. Quant au marché français, les segments sur lesquels nous sommes présents, ont déjà fortement chuté en 2008. En effet, si une légère baisse d'activité reste possible, il n'y aura plus d'effet de surprise. Nous y serons mieux préparés. Notre but est de maintenir 8000 ventes clients en France.
Quant au marché français dans son ensemble, il devrait atteindre au maximum 1,9 million d'unités. Il faut être conscient que l'activité économique générale est mauvaise et que le problème de l'accès aux liquidités n'est pas encore réglé. Je pense malheureusement qu'il faudra attendre 2010 pour retrouver un rythme positif.
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