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Constructeurs

Entretien avec Pascal Schmitt, directeur général Nissan West Europe.

Publié le 27 mars 2009

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
"Le Kazana préfigure notre crossover du segment B"Après les 18 % de croissance enregistrés en 2008, Nissan reste prudent pour cette année. En attendant le Kazana, en 2010, le Qashqai sera encore le fer de lance...

...de la marque à moins que le Cube ne crée la surprise.

Journal de l'Automobile. Comment jugez-vous la performance de Nissan,
- 12 %, sur les deux premiers mois de l'année 2009 ?
Pascal Schmitt. Nous sommes effectivement en léger retrait après une année calendaire 2008 excellente avec une croissance de 18 %. Notre performance sur ce début d'année 2009 s'explique notamment par les ajustements de production qui nous a quelque peu privés de véhicules. Comme les autres constructeurs, Nissan assainit ses stocks. Une situation valable tant chez nous que dans notre réseau. Nous devons nous serrer les coudes pour être capables de passer cette crise. Nous n'avons donc pas recherché le volume pour le volume.

JA. Quels vont être vos atouts pour cette année difficile ?
ps. Notre principal axe de croissance reste la famille des crossovers avec notamment le Qashqai et le Qashqai +2 qui seront clairement nos vecteurs de croissance. Puis il ne faut pas oublier la Micra qui reste un très bon produit. Elle a d'ailleurs enregistré une croissance de 30 % en 2008. Elle demeure parfaitement dans l'actualité du marché, où les petites voitures progressent sous l'impulsion de l'écotaxe et de la prime à la casse. Nous allons continuer à soutenir cette voiture. Toujours sur ce même segment, nous allons pouvoir nous développer encore avec l'arrivée de la Pixo. Elle va nous permettre de répondre à une attente du marché avec un véhicule qui émet seulement 103 g de CO2.

JA. Quels sont vos objectifs commerciaux avec la Pixo ?
ps. Aujourd'hui, je ne vais pas m'engager sur un volume. Nous n'avons donc pas un objectif strict, mais nous pouvons compter sur notre réseau assez puissant et bien construit. Cette voiture vient, en outre, parfaitement s'insérer dans la gamme avec Micra et le Note. Il y a une proximité stylistique assez forte. Elle sera disponible en juin prochain.

JA. Vous allez également lancer le Cube. Pensez-vous, avec ce produit décalé, pouvoir faire un coup, créer la surprise ?
ps. Il s'agit d'un vrai produit décalé, avec une vraie rupture stylistique. Un produit qui correspond d'ailleurs très bien au positionnement de la marque Nissan qui veut répondre différemment au plaisir automobile comme nous avons pu le faire avec le Qashqai. Cependant, il serait illusoire de penser aux volumes de Qashqai notamment parce que son style est beaucoup plus clivant. Mais je reste convaincu que le Cube va avoir beaucoup d'amoureux. Il est atypique, mais montre, une nouvelle fois, notre façon de concevoir l'automobile. Nous avons une façon de répondre à la mobilité un peu différente y compris par le style.

JA. Que faut-il y attendre du concept Kazana ?
ps. Il faut clairement y voir un crossover positionné sous le Qashqai. Aujourd'hui, notre famille de crossovers s'appuie sur le Murano, le Qashqai +2, le Qashqai et si je continue à réduire la taille des véhicules dans cette gamme, nous arrivons au segment B. le Kazana préfigure donc, de façon très ressemblante, ce que sera notre crossover du segment B dès 2010.

JA. L'écoulement des VO est-il aujourd'hui devenu un problème ?
ps. Le VO peut-être l'un des points faibles que l'on peut identifier si l'on analyse les structures de rentabilité ou de commerce. Afin de développer cette activité, nous sommes en train de lancer un nouveau programme VO en renforçant le label Nissan Occasions qui existe déjà par une meilleure garantie VO, par un support plus important notamment avec des consultants pour une meilleure gestion des parcs, mais aussi par une capacité à fournir des véhicules plus rapidement au réseau même si nous ne sommes pas leurs plus gros fournisseurs car nous avons peu de loueurs courte durée, de buy-backs, de leasing, etc.

JA. Vous comme votre réseau connaissez-vous des problèmes de stocks notamment sur le VO ?
ps. Nous sommes à des situations de stocks VN et VO de plus en plus saine tant en central, chez Nissan, que dans le réseau. Il reste bien sûr des cas particuliers et nous gérons cela avec eux. Mais ne nous trompons pas, c'est leur responsabilité de chef d'entreprise. Les activités VN et pièces de rechange sont clairement des activités communes, en revanche les activités atelier et VO sont par nature même davantage de leur responsabilité, même si nous avons des programmes structurant pour les accompagner.

JA. Enfin, comment imaginez-vous le marché français en 2009 ?
ps. Aujourd'hui, il existe un consensus autour d'un marché français VP-VUL autour de 2,1 millions d'unités. D'une manière plus large, à l'heure actuelle, de l'avis de nombreux commentateurs, nous n'avons pas l'impression d'avoir touché le fond. Nous devons rester dans une logique de prudence. Dans la plupart des marchés européens, et notamment en France, les prévisions sont assez difficiles du fait des mesures misent en place comme les primes à la casse. Si l'impact est indéniable sur les petites voitures, cela permet également de redynamiser le marché, de créer à nouveau du trafic en concession. Toutefois, la situation est extrêmement tendue. Il s'agit d'une vraie crise, profonde, qui sera sans doute longue et difficile pour les constructeurs et pour leur réseau. Cela peut également être une opportunité et en sortir plus fort.

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