Entretien avec Jean Jacquemart, directeur commercial France Citroën.
...Le Journal de l'Automobile. Quelles ont été les grosses surprises de l'année 2005 ?
Jean Jacquemart. Nous n'avons pas ressenti de véritables surprises. Si nous regardons les prévisions 2005 et les réalisations 2005, nous nous apercevons que les chiffres sont très voisins. Nous avions prévu 114 000 ventes pour C1, C2, C3 et C3 Pluriel et nous sommes à 112 500. S'il y a surprise, c'est plutôt sur le segment M 1 pour lequel il nous manque 13 000 voitures sur nos prévisions. Il manque à la fois un peu de Picasso, et aussi un peu de C4. Mais le dernier quadrimestre s'est révélé extraordinairement promotionnel sur ce segment. Les autres marques se sont montrées très agressives, que ce soit sur 307, Mégane ou encore Focus. Même Volkswagen a proposé des offres promotionnelles inédites chez eux.
JA. Et sur les segments M2 et H ? (C5, 8 et C6)
JJ. Nous n'avons pas tout à fait réalisé nos prévisions parce que les livraisons de C6, que nous avions prévues fin 2005 ne se feront qu'en 2006. Côté VUL, nous n'avons pas rencontré de surprises, nous avons réalisé ce que nous avions prévu à peu de choses près, soit 77 702 ventes sur 74 368 annoncées (Dérivés, C15, Berlingo, Jumpy Jumper).
JA. Allez-vous poursuivre votre démarche commerciale axée davantage sur les particuliers que sur les flottes ?
JJ. Ce que nous avons fait dans les années précédentes, nous entendons le poursuivre en 2006 afin de préserver notre rentabilité. Par ailleurs, pour rester raisonnable sur le marché des particuliers et pour faire des ventes rentables, nous n'avons pas fait d'escalades sur les promotions du segment M 1 et ne comptons pas en faire.
JA. Quelles sont vos prévisions pour 2006 ?
JJ. Nous nous inscrivons dans une certaine continuité puisque nous envisageons 15 % de parts de marché, comme l'année dernière, sur un marché actualisé atteignant 2 086 000 en VP et 432 000 en VUL. Avec un objectif de croissance dans le segment des compactes s'appuyant sur C1, c'est-à-dire que nous attendons de gagner 13 000 voitures grâce à celle-ci. Nous comptons par ailleurs sur une accélération de C4. Et, bien sûr, 2006 verra le début des livraisons de C6.
JA. Est-ce que vous avez noté un retour de notoriété de la marque Citroën ?
JJ. Notre image a fortement progressé auprès des jeunes et, ce qui est plus significatif pour nous, les nouveaux produits que nous avons lancés, que ce soit C2, C3 ou C4 sont des produits qui nous amènent à faire de la conquête. En effet, nos ventes de C2 et de C3 se font pour 60 % auprès de nouveaux clients.
JA. Et comment se comporte la C1, par rapport à ses petites concurrentes, sur un marché très disputé ?
JJ. Les ventes de véhicules neufs - et les autres d'ailleurs - de moins de 9 000 euros se sont développés en France, comme en témoigne la Logan de Dacia. C1 est également une offre qui commence à 8 350 euros, une offre différente, bien sûr, de celle de la Logan. C'est une voiture qui a 3 ou 5 portes, économique, qui a une faible émission de CO2, avec une consommation extrêmement faible à moins de 4 litres. C1 n'est pas une voiture rustique, c'est une voiture offrant toute la technologie d'une voiture moderne qui correspond bien aujourd'hui à la demande d'une partie de la clientèle française. C'est pourquoi, nous avons envisagé un fort développement de la C1 pour 2006.
JA. Concernant la C6, allez-vous davantage communiquer sur la sécurité, le confort, ou l'innovation technologique ?
JJ. Je crois que la signature Citroën C6 se suffit à elle-même, que la voiture a déjà une certaine notoriété ; nous avons livré un seul client que vous connaissez. Aujourd'hui la presse a salué le retour de Citroën dans le haut de gamme français.
Propos recueillis
par Hervé Daigueperce
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