Edito : Le Saint-drone Volkswagen
La saga de certains modèles traverse les âges à coups de petites retouches, sans coup férir, là où d’autres s’essoufflent ou perdent du temps, voire le Nord, à force de slalomer. S’il ne faut retenir qu’un exemple, prenons bien sûr celui de la Golf, qui est bien plus qu’un best-seller.
Malgré les crises qui ont ébranlé la planète automobile depuis l’été 2008, le groupe n’a jamais eu à se mettre en mode “sauvetage” et a continué à afficher une croissance commerciale, et, fait encore plus remarquable, une progression significative de ses résultats financiers. Son plan d’investissements a d’ailleurs de quoi donner le vertige à bien des concurrents.
Perfectible, notamment en Amérique du Nord, et c’est précisément l’un des axes clés du Plan 2018, la couverture mondiale du groupe n’en demeure pas moins très complète. Avec deux atouts considérables. D’une part, un dimensionnement de l’activité en adéquation avec les foyers de croissance que constituent les pays émergents. D’autre part, une présence lisible via des marques puissantes, ce qui prémunit contre l’écueil du patchwork que l’on peut constater ailleurs.
En outre, le groupe a su replacer la dimension humaine au centre de son organisation et de son développement. C’était le cœur du discours de Martin Winterkorn la veille de l’ouverture du Salon de Genève. Le groupe s’est même permis un dispositif de garantie de l’emploi en Allemagne. “This is provocation”, dirait-on en France. Lors de la cérémonie de l’Homme de l’Année, Christian Klingler a d’ailleurs affirmé qu’il faut avant tout compter sur la compétitivité des entreprises et arrêter de réclamer des aides ou de transférer la responsabilité des difficultés à Bruxelles…
Dès lors, au-delà des remarques inconsciemment agacées ou jalouses, beaucoup prêtent au succès de Volkswagen un caractère d’irréversibilité pourtant antinomique avec les lois économiques. On parle de “machine”, “d’artillerie lourde”…
La cérémonie de l’Homme de l’Année aura eu le mérite d’incarner la réussite de Volkswagen. Le groupe ne s’est pas fait en un jour et n’a rien d’un drone. D’ailleurs, Christian Klingler et Martin Winterkorn ont eux-mêmes mis les hommes, le recrutement des meilleurs, les équipes et l’état d’esprit collectif avant tout le reste.
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