CO₂ : Renault plaide pour une approche réaliste face aux nouvelles règles européennes
La trajectoire réglementaire des émissions de CO2 dans l’Union européenne entre dans une phase critique, et Renault n’y échappe pas. Le constructeur, qui a publié ses résultats du troisième trimestre 2025, confirme être en ligne avec les objectifs de CO₂ pour ses véhicules particuliers.
Mais son directeur financier, Duncan Minto, reconnaît un risque accru sur les utilitaires légers, dont la transition électrique reste freinée par une demande trop faible. "Nous sommes à l’aise sur la compliance du côté des voitures particulières, mais pour les véhicules utilitaires, la situation est plus complexe", a-t-il admis lors de la présentation des comptes ce 23 octobre 2025.
Conformité assurée pour les voitures particulières
Grâce à la montée en puissance des hybrides (HEV) et des modèles 100 % électriques, Renault estime être sur la bonne trajectoire pour respecter les objectifs d'émissions de CO2 pour la période 2025-2027. La Renault 5 E-Tech, la future Renault 4 et les versions hybrides des Symbioz et Bigster devraient contribuer à stabiliser le mix électrifié autour de 20 % des ventes d’ici 2026.
"La dynamique de nos ventes électriques est forte, y compris chez Dacia, et nous sommes confortables sur notre trajectoire", a souligné le directeur financier. Le groupe prévoit en outre de basculer vers la technologie de batteries LFP dès 2026 pour réduire les coûts de production et améliorer la marge unitaire des véhicules électriques, encore inférieure à celle des modèles thermiques.
Le talon d’Achille des véhicules utilitaires
Mais c'est sur le segment des véhicules utilitaires que les défis s’accumulent. Renault dispose déjà d’une offre complète (Kangoo, Trafic, Master) et prépare le lancement des trois modèles FlexEVan électriques au second semestre 2026. Mais le marché ne suit pas. "Les flottes qui pouvaient passer à l’électrique l’ont déjà fait, et le reste du marché reste attentiste", ajoute-t-il.
Résultat : le groupe a déjà provisionné environ 90 millions d’euros pour couvrir le risque de non-conformité aux normes européennes, un montant jugé prudent face à l’incertitude réglementaire. Le constructeur préfère ne pas compter sur un assouplissement immédiat des règles, mais espère un aménagement de la trajectoire 2030 pour les véhicules utilitaires.
"Nous nous préparons au pire, mais nous restons positifs. Une flexibilité accrue sur ce segment serait logique au regard du marché", a précisé Duncan Minto.
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