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Constructeurs

Citroën va devenir bipolaire

Publié le 14 février 2013

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Pour répondre à la bipolarisation du marché, Citroën va suivre la même tendance en consolidant sa ligne DS et en repensant sa traditionnelle gamme C. Voulue plus compétitive, celle-ci n’aura toutefois rien à voir avec du low-cost.
Frédéric Banzet, directeur de Citroën Automobiles.

Face à la montée en gamme et en puissance de la ligne DS, l’avenir et le positionnement de la gamme C suscitaient des interrogations. Frédéric Banzet, directeur de Citroën, les a levées. Et c’est, quoi qu’on en pense, une petite révolution. Alors, le directeur a-t-il insisté sur le fait que la marque ne virait aucunement vers le low-cost, tout en reconnaissant que les prix seraient plus compétitifs que ceux de la gamme C actuelle. La première représentante de ce “nouveau” Citroën, destinée à l’Europe de l’Ouest, est aujourd’hui connue sous le nom du projet “Cube” et devrait être une réalité commerciale fin 2014. Elle sera produite en Espagne, sur le site de Madrid, ce qui laisse à penser qu’il s’agira d’une petite voiture car cette usine est spécialisée sur la petite plate-forme du groupe.

Sortir du mainstream

Mais quel sera donc le positionnement de cette nouvelle gamme ? Le projet Cube s’est inspiré du concept C-Cactus, dévoilé à Francfort en 2007, mais Frédéric Banzet a indiqué que l’exécution serait différente, bien moins extrême. Il nous promet une C “plus humaine, plus simple et plus ingénieuse. Il y aura de vrais partis pris”. Techniques, mais aussi stylistiques, selon le directeur. En effet, pour lui, ces véhicules vont venir “rompre avec la tendance du toujours plus”. Ils ne rouleront pas à 240 km/h, certains équipements seront absents, mais leur design sera fort et ils auront surtout un usage très compétitif. Citroën veut donc sortir du mainstream par le haut, avec la DS, et par le bas. Ce glissement, reconnaît Frédéric Banzet, est “en quelque sorte une adaptation à la bipolarisation du marché.” Autre effet, les C ne seront plus en concurrence frontale avec les modèles Peugeot.

Priorité à la Chine

Cependant, en attendant 2014 et ces nouveaux projets, il y a le présent. Où Citroën n’est d’ailleurs pas épargnée bien qu’il y ait aussi des satisfactions. Le directeur de la marque aux chevrons apparaît confiant pour l’année qui s’ouvre. La DS3 Cabrio (10 000 à 15 000 unités/an) va venir, dès le mois de mars, renforcer le succès de la ligne DS qui a déjà séduit 300 000 clients en trente mois. Et cette ligne va tenter de devenir un véritable succès en Chine. La priorité des priorités pour le constructeur, qui veut plus que jamais internationaliser ses ventes. C’est d’ailleurs en bonne voie puisque les ventes hors d’Europe sont passées de 20 % en 2008 à 36 % en 2012. Cette part va sans doute encore grandir grâce à l’essor attendu en Chine, où 2013 s’annonce riche. En effet, cette année verra le lancement de la C-Elysée, de la C4L, mais aussi et surtout des DS3, 4 et 5. La production locale de cette dernière devrait débuter cette année, cette ligne pouvant compter sur un réseau dédié. En effet, juridiquement, Citroën était dans l’obligation de créer un nouveau réseau de distribution avec son partenaire Chang’an, et ils ont choisi l’univers DS pour leurs nouvelles représentations. “Car DS en Chine a tous les attributs d’une marque”, a confié Frédéric Banzet. D’ici fin 2013, le maillage du réseau sera restreint, avec 50 à 60 sites, avant d’atteindre à terme le chiffre de 200 points de vente. L’Empire du Milieu sera toutefois le seul pays “à horizon dix ans” à pouvoir compter sur un tel réseau. Pour mémoire, le réseau Citroën, créé avec l’autre partenaire Dongfeng, est constitué de 400 points de vente environ. Mais il n’y a pas que la Chine dans la vie automobile, même si elle y prend beaucoup de place.

Redresser la tête en 2013

La marque française espère également redresser la tête dans des contrées plus proches et même en Europe, avec notamment l’appui de la C4-Elysée qui semble répondre à une vraie demande. Ainsi, en Algérie, explique le directeur, “en un mois, nous avons enregistré 60 % des commandes représentant l’objectif annuel”. En Europe, l’heure est aussi à la reconquête, avec notamment l’arrivée programmée du nouveau C4 Picasso. Certes, il ne sera disponible qu’au second semestre, mais Citroën veut rapidement retrouver la place de leader du segment des monospaces compacts. Inaugurant la nouvelle plate-forme modulaire de PSA, baptisée “EMP2”, ce Picasso, plus léger de 140 kg, va être, selon lui, la référence de la catégorie avec des émissions de CO2 inférieures à 100 g/km.
 

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