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Constructeurs

"Citroën continue de se réinventer"

Publié le 13 octobre 2011

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Frédéric Banzet, directeur général de Citroën - Que les chevrons se conjuguent au futur ou au présent, qu’ils soient Tubik ou DS5, Citroën n’a pas manqué son rendez-vous outre-Rhin. Mais les défis sont encore nombreux en Europe, en Chine ou en France.

Journal de l’Automobile. Etes-vous satisfait des résultats enregistrés par Citroën jusqu’ici ?
FRÉDÉRIC BANZET.
Les satisfactions sont nombreuses, qu’il s’agisse de la gamme C ou DS. Ainsi, la C4 s’est déjà vendue à plus de 100 000 unités depuis son lancement. Même succès avec la DS3 qui a dépassé les 110 000 unités. Concernant la DS4, nous avons déjà enregistré, depuis le mois de mai, plus de 15 000 commandes malgré qu’elle ne soit pas encore lancée dans tous les pays. La commercialisation en Italie vient tout juste de commencer. C’est de bon augure pour elle, mais aussi pour la DS5.

JA. Une DS5 en première européenne à Francfort. Confirmez-vous les objectifs annoncés depuis Shanghai ?
FB.
Oui, je confirme les 40 000 unités en Europe et les 40 000 en Chine. Ces chiffres sont raisonnablement ambitieux compte tenu des volumes réalisés par nos concurrents directs sur ce marché. Cependant, nous arrivons sur un territoire où l’on ne nous attend pas.

JA. Si la marque progresse légèrement en France, ce n’est pas le cas en Europe. Quelles en sont les raisons ?
FB.
La structure du marché européen s’est transformée et nous est défavorable. Ainsi, sur des marchés forts comme en Espagne, nous vivons une récession profonde. De plus, sur ces marchés, les canaux de vente se sont également profondément modifiés avec des ventes à particuliers en baisse très forte. Ainsi, toujours avec l’exemple espagnol, sur un marché global en recul de 30 %, les ventes à particuliers enregistrent - 50 %. D’une manière plus large, sur les 7 plus gros marchés européens, les ventes retail sont passées de 58 à 50 %. Ce contexte pèse naturellement sur notre part de marché, mais nous ne cherchons pas à aller sur des canaux peu rentables, voire contre-productifs comme les zéro kilomètre. Je n’ai aucune envie d’acheter des parts de marché.

JA. Depuis le début de l’année, la croissance du marché chinois n’est plus aussi forte. Doit-on avoir des craintes à moyen terme ?
FB.
Je reste convaincu que la croissance du marché mondial viendra de l’Asie et de la Chine en particulier. Le marché chinois reste et restera, pour toujours, le premier marché de la planète. Il s’agit du deuxième marché pour Citroën et, cette année encore, nous progressons bien que nous n’ayons pas de lancement majeur. Notre réseau de concessionnaires, dont 80 ont été ou seront nommés cette année, gagne encore du terrain. Nous nous appuyons aujourd’hui sur 370 concessionnaires et 900 points de contacts avec la clientèle si l’on compte les annexes et les réparateurs agréés.

JA. Pourquoi la ligne DS va-t-elle avoir un réseau de distribution spécifique en Chine ?
FB.
La réglementation chinoise nous oblige à avoir un réseau de distribution par joint-venture. Ainsi, la ligne DS, qui sera industrialisée et commercialisée par notre deuxième joint-venture créé avec Chang’An, doit avoir son propre réseau. Il faut voir ce nouveau réseau, résolument plus haut de gamme, comme une opportunité. Car bien que le logo DS soit mis en avant, les chevrons seront toujours là. Quant à la possibilité d’un réseau DS dans d’autres pays, ce n’est absolument pas notre stratégie. Au contraire, nous voulons nous appuyer sur la ligne DS pour que l’ensemble de la marque monte en gamme.

JA. Etes-vous surpris des résultats enregistrés sur le marché français et finalement ne craignez-vous pas que 2012 soit une année plus difficile ?
FB.
Il est vrai que jusqu’ici les niveaux de commandes sont plutôt meilleurs qu’attendu. Cela dit, il faut toutefois rester prudent car nous ne sommes pas dans un environnement économique favorable. Nous nous mettons plutôt en position de faire face, le cas échéant, à un retournement de conjoncture. Cela se traduit notamment par une gestion très rigoureuse de nos stocks.

JA. Enfin, Tubik : au-delà de l’invitation au voyage, que faut-il y voir ou y chercher ?
FB.
Il faut retenir que Citroën monte en gamme. Citroën continue de se réinventer, et Tubik symbolise l’expression même de cette créativité. Mais pas seulement. Les autres véhicules que nous exposons, le stand lui-même, sont complètement cohérents avec notre positionnement Créative Technologie. Nous le nourrissons un peu plus chaque jour en nous réinventant sans jamais perdre de vue les gènes de Citroën que sont l’innovation et la créativité, centrés sur le bien-être. Nous retrouvons d’ailleurs cet ADN dans la DS5. Quant au Tubik, cela reste un concept dont certaines idées viendront sans doute nourrir notre futur, car tous les concept cars viennent alimenter le travail de nos designers.

 

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