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"Christian Klingler a la trempe des très grands patrons"

Publié le 29 mars 2012

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Luca De Meo, directeur du marketing Volkswagen Group et Volkswagen
Luca De Meo, directeur du marketing Volkswagen Group et Volkswagen

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Que vous inspire cette distinction attribuée à Christian Klingler ?
Luca de Meo.
Au premier chef, j’estime que c’est un excellent choix du jury ! A mes yeux, ce n’est pas une surprise et quand j’ai appris le résultat, je me suis simplement dit, “oui, oui, oui, c’est normal”. J’ai lu dans votre journal un commentaire qui mettait en avant sa rigueur, sa vision, sa capacité d’analyse et son sens aigu du management, c’est tout à fait cela. Cependant, j’ai aussi lu dans votre journal que Christian Klingler n’aimait pas se mettre en avant et c’est vrai aussi. Donc, vous me mettez un peu dans l’embarras, car si je fais trop de compliments à son sujet, il ne va pas forcément être content !!! Plus sérieusement, Christian Klingler est vraiment un dirigeant remarquable. Depuis plus de trois ans que je travaille avec lui, j’ai pu le vérifier à maintes reprises. Mais si je devais retenir une seule chose, c’est qu’il a su donner sa juste place au commerce et au marketing au sein de l’organisation du groupe et de la marque Volkswagen. C’est un apport prépondérant.

JA. Quelles sont ses principales qualités en tant que manager ?
lDM.
Tout d’abord, et d’autres personnes ont déjà dû vous le dire, sa capacité de travail est considérable ! Elle n’a d’égale que sa détermination, jamais entamée, ce qui se révèle très stimulant pour ses collaborateurs. Par ailleurs, sa capacité d’analyse et de synthèse est tout simplement remarquable. Cependant, ces qualités ne l’éloignent jamais d’un vrai pragmatisme et sa force réside aussi dans le fait qu’il est toujours en prise directe avec la réalité du terrain. Il parvient toujours à amener la voix des distributeurs et des clients dans les problématiques qui animent notre Siège. Inutile de vous dire que c’est très précieux dans une grande organisation industrielle. En outre, Christian Klingler fait preuve d’une grande curiosité intellectuelle et il apprend très rapidement dans tous les domaines. Et comme il va au fond des choses, sa contribution devient vite précieuse. Par exemple, au niveau du marketing, le branding ou la communication n’étaient pas forcément ses spécialités au début, mais il s’y est intéressé et désormais, lorsque nous confrontons nos points de vue, il m’apporte beaucoup.

JA. Comme vous, Christian Klingler est très jeune pour avoir des responsabilités d’une telle ampleur, jusqu’où le voyez-vous aller ?
lDM.
Vu sa curiosité et la rapidité à laquelle il apprend, que j’évoquais à l’instant, il peut aller très, très haut ! Dans cinq ans, ce sera un manager encore plus complet, avec des connaissances encore plus larges et vous pourrez le réélire ! J’en suis persuadé. Vous savez, j’ai eu la chance d’avoir souvent des patrons charismatiques et je peux vous assurer que malgré son jeune âge, Christian Klingler fait déjà partie de cette catégorie. Il a la trempe des très grands patrons.

JA. Le groupe Volkswagen véhicule une image très germanique : à l’ère de la globalisation, diriez-vous que le management de Christian Klingler est aussi très germanique ?
lDM.
Du point de vue positif de la rigueur, oui, assurément. Dans cette optique, il est parfaitement adapté aux caractéristiques d’une organisation allemande. Mais il est aussi très francophile et les années passées en France l’ont marqué. En fait, aujourd’hui, je ne crois plus qu’on puisse répondre à cette question et qu’il faille en faire une affaire culturelle, entre guillemets. Quel que soit le pays, quel que soit le groupe, l’essentiel est ailleurs. Et Christian Klingler possède les qualités fondamentales d’un grand dirigeant. En plus de ce que nous avons déjà évoqué, je parlerais aussi d’un instinct du business et d’une faculté à décider rapidement et clairement.

JA. Sous l’égide de monsieur Piëch et de monsieur Winterkorn, le groupe réunit beaucoup de jeunes managers, quadras ou jeunes quinquas : cela génère-t-il une effervescence particulière ?
lDM.
Le groupe Volkswagen fonctionne à bien des égards comme une famille et comme dans toute famille, il est important de savoir mêler les générations. Si Christian Klingler est jeune, avec le dynamisme que cela implique, il fait aussi valoir une grande maturité managériale. D’ailleurs, très souvent, j’oublie qu’il est plus jeune que moi. D’une manière générale, l’âge n’est pas très important. Surtout qu’il faut le relativiser par rapport à l’expérience. Christian Klingler fait du commerce depuis vingt ans. De mon côté, je fais du marketing depuis vingt ans. Dans une entreprise, l’important est de bien faire cohabiter les générations et il faut que tout le monde soit projeté vers l’avenir. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces du groupe Volkswagen, surtout que le top management a fixé un cap clair. Le Plan 2018 a plus d’importance qu’on ne peut l’imaginer de l’extérieur. En schématisant, il permet de penser que demain sera mieux qu’aujourd’hui, ce qui n’est pas anodin ni négligeable au niveau de l’état d’esprit. C’est aussi une histoire d’attitude, d’engagement. Et Christian Klingler est aussi un remarquable interprète de cet état d’esprit dans sa façon d’être et de diriger.

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ZOOM - Un message de Peter Schwarzenbauer, Audi

A l’issue d’un entretien sur le Salon de Genève, Peter Schwarzenbauer, membre du Conseil d’administration d’Audi AG, en charge des ventes et du marketing, a évoqué Christian Klingler en ces termes élogieux : “Il a une très forte expérience de la distribution qui se révèle très précieuse pour le groupe, car force est de reconnaître que cela manquait un peu. Dans une optique similaire, il a permis un rapprochement avec la réalité du terrain, distributeurs mais aussi clients. De surcroît, son pragmatisme et son sens de l’action sont remarquables”.

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