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Constructeurs

Chine : on ferme ?

Publié le 25 janvier 2012

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après un premier coup de semonce le 15 décembre dernier, en taxant les véhicules de plus de 2,5 l de cylindrée importés des Etats-Unis, la Chine vient d’annoncer qu’elle serait plus rigoureuse concernant les investissements étrangers dans l’automobile.
Les constructeurs ayant déjà des JV avec des partenaires chinois ne seraient pas concernés par les nouvelles règles voulues par le gouvernement chinois.

Alors que la croissance chinoise ralentit, les constructeurs étrangers y battent toujours des records. En 2011, ils devraient d’ailleurs représenter près de 70 % des ventes. Sans doute une répartition que les autorités chinoises veulent rééquilibrer à l’avenir. Ainsi, le gouvernement a fait savoir, dans un premier temps, qu’il allait “retirer son soutien à l’investissement étranger dans l’industrie automobile”. “La Chine, premier marché automobile du monde, va limiter les investissements des constructeurs automobiles étrangers pour encourager son industrie nationale”, a indiqué ensuite l’agence officielle Chine Nouvelle. Depuis, un dirigeant chinois a fait savoir, toujours via Chine Nouvelle, que ces nouvelles règles ne concernaient pas les JV déjà existantes et qu’il fallait davantage y voir une volonté de limiter les risques de surcapacités de production. Une préoccupation légitime quand on voit que, décennie après décennie, l’industrie automobile reproduit la même erreur sur tous les territoires. De plus, cette source anonyme a également déclaré qu’il ne fallait toutefois pas s’attendre à de gros changements, car le gouvernement chinois contrôlait déjà les projets avec davantage de rigueur depuis plus de deux ans. Il vient d’ailleurs d’en approuver un nouveau. En effet, Volkswagen vient d’officialiser l’implantation d’une nouvelle usine à Ningo, au nord-est du pays. Elle ouvrira en 2014, et sa capacité annuelle sera de 300 000 unités à terme. Il s’agit du 3e chantier en cours pour le constructeur allemand qui ouvrira en 2013 les usines de Foshan et Yizheng.

Quid pour ceux qui n’ont pas encore de JV ?

En attendant ces nouvelles règles du jeu qui seront connues fin janvier, d’autres sont d’ores et déjà applicables. En effet, depuis l’annonce faite le 15 décembre dernier et durant les deux ans à venir, les véhicules de plus de 2,5 litres de cylindrée importés des Etats-Unis vont faire face à de nouvelles taxes. Une taxe antidumping et une au titre des subventions reçues aux Etats-Unis. Ainsi, GM voit certains de ses véhicules taxés de 8,9 % au titre de l’antidumping et 12,9 % au titre des subventions reçues. Pour Chrysler, ces chiffres seront de 8,8 % et 6,2 %. Dans ce bras de fer sino-américain, BMW et Mercedes pourraient également être touchés puisque leurs X5, X6 ou ML, GL et Classe R sont fabriqués aux Etats-Unis.

Rien n’est donc jamais acquis en Chine et il est peut-être trop tard pour y acquérir quelque chose ! L’ensemble de ces mesures gouvernementales peuvent laisser croire que les futures implantations dans le pays vont être plus compliquées pour les constructeurs encore absents. Si Renault semble être parvenu à mettre un pied dans la place avec l’aide de Nissan et son partenaire Dongfeng, puisqu’une de leurs usines à Wuhan devrait produire des Renault d’ici à 2016, pour l’heure, seul Fiat-Chrysler manque à l’appel parmi les grands. En effet, l’accord signé avec Chery en 2007, devant déboucher sur la production locale d’Alfa Romeo et de Fiat dès 2009, est resté lettre morte. Sergio Marchionne n’a toujours pas trouvé un partenaire chinois pour ses marques. Et le temps presse. 

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