C2, C3, Pluriel : les bonnes cartes de Citroën
...pour la part de marché, "satisfaction modérée" pour la rentabilité. C'est ainsi que Claude Satinet, directeur général d'Automobiles Citroën, a qualifié l'année 2003 concernant trois principaux objectifs du constructeur. Si les résultats de PSA ne seront connus que le 11 février prochain, il est clair que la mauvaise tenue du marché européen (et notamment français) aura pesé sur la rentabilité des constructeurs. Malgré tout, Citroën, avec des ventes mondiales (véhicules particuliers et utilitaires) en hausse de 4,6 %, à 1,372 million d'unités, aura tiré son épingle du jeu.
La France freine la croissance
Par zone géographique, l'Europe de l'Ouest (17 pays) progresse de 2,7 %, à 1,104 million de véhicules, sur un marché en recul de 6 %. Le poids de la France (le quart des ventes de la marque) a nettement freiné la croissance en Europe. En effet, si la part de marché de Citroën progresse dans l'Hexagone (de 14 % à 14,3 %), ses volumes sont en recul (- 3,9 %).
Reste que, sur une longue période, Citroën est parvenu à se diversifier en Europe et que la France est passée de 50 % des ventes de la marque en 1982 à 25 % du total, vingt ans plus tard. Dans le même temps, les ventes France sont restées à un niveau relativement stable. La marque a donc été cherchée ailleurs la croissance.
Pays par pays, l'Europe a montré des situations contrastées. Globalement, Citroën a accru sa part de marché dans dix pays et a reculé dans trois autres. Parmi les points noirs figure la Grande Bretagne. Sur un marché en croissance (+ 2 %), la marque recule de 10 %. "Un recul volontaire sur un marché où la rentabilité est insuffisante", explique Claude Satinet. A l'inverse, Citroën fait une
ZOOMLe Danemark souffre de l'alignement des prix |
Citroën n'est plus seul en Chine
Dans le reste du monde, la marque a vendu 256 000 véhicules, soit une croissance de 18 %. Pour Citroën, le reste du monde, c'est principalement la Chine, avec 104 000 voitures. Acteur historique de ce marché, le constructeur continue d'y progresser en volume (+ 22 %), mais voit cependant sa part de marché reculer (le marché global augmente de 33 %). "Nous voyons arriver beaucoup de nouveaux acteurs sur ce marché et beaucoup de nouveautés. Les anciens opérateurs et les modèles moins récents ont plus de difficultés", commente Claude Satinet. Avec Elysée (modèle local), Xsara et Picasso, Citroën doit faire face à une sévère concurrence des nouveaux venus sur ce marché. Ainsi, alors que la marque n'a pas atteint en 2003 la barre des 110 000 unités qu'elle
s'était fixée, elle prévoit 125 000 ventes pour 2004, ce qui marquerait encore un retrait de sa part de marché.
Hors Europe de l'Ouest, Citroën est présent dans deux zones géographiques dont les résultats sont très contrastés : le Mercosur, "générateur de pertes lourdes et sur lequel nous limitons volontairement les volumes", a expliqué le directeur général de Citroën, et les pays Peco où la marque a nettement accru ses volumes (+ 17 %) et sa part de marché.
C2 et C3
Au final, Citroën prouve avec ces résultats la pertinence de sa stratégie dans le segment B avec trois produits complémentaires à forte personnalité : C2, C3 et C3 Pluriel. Le succès de ces produits est indéniable. Sur ce segment, la part de marché de Citroën n'a cessé de croître. "Le segment B représente entre 4 et 5,5 millions de voitures en Europe, explique Claude Satinet. Nous étions en dessous des 5 % de parts de marché en 2000, nous avons fait un peu plus de 8 % en 2003."
Pour 2004, il prévoit un marché européen stable par rapport à 2003, soit autour de 15,9 millions de véhicules (VP et VU). Dans ce contexte, il annonce pour Citroën des volumes autour de 1,35 et 1,4 million d'unités, soit plus ou moins 25 000 unités par rapport aux volumes de cette année. L'heure est à la prudence.
Florence Lagarde
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