BMW a-t-il espionné Autolib' ?
L’affaire risque de faire couler beaucoup d’encre. Comme le révèlent nos confrères du Figaro, le groupe Bolloré vient de porter plainte auprès du procureur de Paris pour "abus de confiance", "intrusion dans un système automatisé de données" et "dégradation". En cause, les agissements de deux employés de la société P3 Group.
Alors que s’ouvre aujourd’hui le 65e salon international de Francfort, l’affaire tombe très mal puisque P3 n’est autre que le principal sous-traitant de BMW, missionné pour travailler sur la i3, la nouvelle citadine électrique de la firme allemande, dont le lancement mondial est prévu à cette occasion.
A plusieurs reprises fin août et début septembre, deux individus ont été aperçus sur différentes stations Autolib’ de Paris en train de s’affairer de manière suspecte sur des bornes de recharge avec du matériel informatique dans leur véhicule. Un comportement d’autant plus douteux qu’il fait suite à la dégradation en début d’année d’un des véhicules en libre service, délesté en pleine rue et de manière très "professionnelle" de son unité centrale. Des faits très étranges qui ont éveillé au sein des dirigeants du groupe Bolloré des soupçons d’espionnage et les ont poussés à déposer plainte.
Démasqués par la plaque d’immatriculation de leur véhicule et par le numéro de carte d’abonnement qu’ils utilisaient, les deux hommes ont finalement été arrêtés le 5 septembre dernier, puis placés en garde à vue pendant vingt-quatre heures par la Befti, la Brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information. Parallèlement, la Direction centrale de la sécurité intérieure, le contre-espionnage français, a engagé ses propres expertises pour tenter d’éclaircir l’affaire.
Alors que l’enquête se poursuit et histoire de dégonfler le scandale naissant, Autolib’ vient de recevoir des excuses. Mais au lieu de provenir de P3 Group, celles-ci émanent de la direction de BMW France. Dans un mail que s’est procuré le Figaro, le constructeur allemand évoque des "tests" au "caractère bénin et non intrusif" dans une volonté de "contrôle avant le lancement d’un véhicule".
Dans un communiqué publié ce mardi, BMW conteste à nouveau toute forme d'espionnage et affirme que, lors de leur interpellation du 5 septembre dernier, en aucun cas les deux employés de P3 Group n'étaient mandatés par ses soins. Vraies ou fausses, ces affirmations laissent planer le flou autour de cette affaire.
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