Année record pour Skoda
...de mots que de dire que Skoda jubilait à l'occasion de son jubilé… En effet, dès 1905, Vaclav Laurin et Vaclav Klement, après avoir passé dix ans à produire des bicyclettes puis des motocyclettes, se sont mis à construire des voitures. En 1925, Laurin & Klement se rendent compte que le développement de leur structure ne pourra se faire qu'en s'adossant à un grand groupe industriel, c'est alors que le nom de Skoda, du groupe éponyme, arbore désormais les calandres des véhicules. La réputation de qualité et de performance ne se dément jamais jusqu'au basculement du pays dans le bloc de l'Est, qui a, pour conséquence, le non renouvellement des investissements et des modèles, la production devant se contenter de suivre les cahiers des charges soviétiques. Après son rachat par le groupe Volkswagen au début des années 90, juste après l'effondrement du régime communiste, Skoda renaît et reprend espoir. En 2005, Skoda Automobiles est sorti de son endettement, affiche du profit, a augmenté ses ventes, sa production et ses parts de marché et a même pu reverser des dividendes à la maison mère. Un vrai jubilé !
Un résultat net en hausse de 134 %
Lorsque, le 23 février dernier, Detlef Wittig a ouvert l'annonce des résultats financiers du groupe, il a souligné la croissance qualitative de toute la société tant en résultats, en chiffre d'affaires qu'en production et a stigmatisé surtout la croissance des ventes, notamment à l'international, évoquant à ce sujet "la force motrice de notre activité entrepreneuriale pour la République Tchèque". Les ventes ont, en effet, crû de 9 %, soit 40 000 véhicules vendus en plus pour un total de 492 111 en 2005. En termes de produits, il a été vendu 236 698 Fabia, 22 091 Superb et 233 322 Octavia, l'Octavia qui a créé la surprise avec une augmentation de 28,4 % par rapport à 2004. Ceci s'explique, commente Jean-Luc Barbier, directeur du département produit, par "la stratégie de Skoda qui met sur le marché une berline privilégiant le volume mais à un prix très attractif." Et de rappeler que l'Octavia a la même dimension que la Laguna mais ne doit pas être loin des 10 % moins cher. Ce qui permet à la marque d'augmenter ses ventes de 14,8 % en Europe de l'Ouest tout en conservant sa progression en Europe de l'Est, territoire historique de la marque. "Nous augmentons nos ventes en allant plus vers l'Est. 95 % de nos ventes se font hors de la République Tchèque" a précisé Detlef Wittig. En devenant leader en parts de marché en Pologne pour la première fois en 2005, Skoda confirme son avancée. Rappelons que Skoda est la marque n° 1 en République Tchèque, en Slovaquie, en Bulgarie et en Bosnie Herzégovine et qu'en 2005, le constructeur a battu tous ses records de vente dans 29 pays, grâce, notamment, à l'Octavia.
Beaucoup d'ambition et des moyens à la hauteur
C'est du moins ce qui ressort des différents commentaires et chiffres annoncés par l'encadrement de Skoda. Sur l'Octavia, a commenté Detlef Wittig, "les résultats ont dépassé de 35 % nos attentes", avant de démentir les rumeurs sur l'arrêt éventuel de l'Octavia Tour : "C'est un modèle phare, très vivant que nous allons produire dans le monde entier, en Inde, en Ukraine, en Russie…" En termes de production, Skoda Auto Group est passé de 443 868 voitures à 494 127 en 2005 tandis que les effectifs du groupe croissaient de 6 % soit de 25 225 à 26 742, c'est-à-dire une meilleure productivité. A noter que les investissements, essentiellement portés sur l'environnement de travail, ont été de 349,6 millions de couronnes, une croissance de 100 %. Insistant sur le taux de rentabilité de 10,1 %, Holger Kintscher, directeur financier, a évoqué "un dépassement positif des objectifs "qu'il impute au programme "ForMotion", de réduction des coûts par l'optimisation des charges industrielles et à l'augmentation de la qualité propice à de meilleures ventes de véhicules et de pièces détachées". Holger Kintscher a aussi précisé que leur politique allait se poursuivre. "Nous allons continuer à faire face à la baisse du marché en Europe de l'Est, en comptant sur la diminution des importations de véhicules d'occasion. Cependant, nous avons des inquiétudes sur l'augmentation des prix des matières premières et sur le taux de change de la monnaie tchèque. Nous allons nous appuyer encore plus sur notre programme ForMotion", a-t-il ajouté avant de saluer l'arrivée du Roomster qui inaugure une nouvelle ligne de production. C'est, en effet, par la diversification des produits et leur renouvellement plus rapide que Skoda entend véritablement conquérir des parts de marché : "Notre ambition est de créer une nouvelle marque européenne, de montrer que Skoda a une tradition de l'automobile et n'est pas seulement une marque du groupe Volkswagen", a précisé Jean-Luc Barbier. Enfin, Detlef Wittig a annoncé le programme 2006 fondé sur le développement du Roomster, "un nouveau modèle lié à nos valeurs de base, un grand espace et une haute qualité", la gestion de la productivité "en réduisant les frais et en améliorant ForMotion", la production, "en commençant à produire en Chine, en Russie et en Inde". "Si l'année 2006 sera l'année de Roomster comme 2005 a été l'année d'Octavia, l'amélioration de la productivité est l'objectif principal pour 2006", a conclu le président de Skoda.
Hervé Daigueperce
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.