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Constructeurs

Alpine se conjugue-t-elle encore au futur ?

Publié le 29 mai 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le statu quo n'étant pas de mise pour le site de Dieppe, on peut s'interroger sur l'avenir de la marque Alpine pourtant ressuscitée en 2017. Le futur plan stratégique de Luca de Meo devrait trancher la question.
Après avoir été relancée en 2017 avec la nouvelle A110, l'avenir de la marque Alpine n'est pas encore assuré.

 

Une chose est sûre : l'Alpine A110 cuvée 2017 est un succès… pour celui qui se trouve derrière le volant. Conduire cette nouvelle berlinette distille un plaisir rare dans la production automobile contemporaine. Le précieux cahier des charges de Jean Rédélé a, en tenant compte des contraintes de notre époque, été respecté. Ce plaisir et cet aura seront-ils toutefois suffisants pour qu'Alpine ne retombe pas en sommeil ?

 

Alors que Renault vient de dévoiler son plan de réduction des coûts, les petites unités de production, comme celle de Dieppe qui fabrique l'A110, ne sont pas sereines. Jean-Dominique Senard, le président de Renault, a d'ailleurs indiqué que "le statu quo n'était pas possible à Dieppe, le site ne produit pas assez de véhicule." Il faut dire que la production atteint, depuis janvier 2020, une cadence hebdomadaire de 7 Berlinette après avoir atteint 25 unités par jour en phase de lancement. Renault avait investi 36 millions d'euros à Dieppe pour relancer la production de ce modèle. De 2017 à aujourd'hui, il a été immatriculé 4 407 Alpine A110 en France, avec un pic en 2019 avec 3 172 unités. Certes, c'est peu, mais pas anodin sur un marché du coupé sportif deux places qui s'est réduit à une petite niche.

 

Pour autant, le président de Renault n'a pas condamné le site et encore moins Alpine. "Alpine est une marque magnifique et nous devons réfléchir à son avenir, voir comment elle peut s'intégrer dans le groupe" a-t-il précisé. Quant au personnel de l'usine, il a salué "une vraie passion pour Alpine" mais surtout leurs compétences.

 

Cela étant, l'avenir de la marque Alpine devrait-il forcément être lié à Dieppe ? Historiquement, c'est le cas, mais peut-être pas dans le futur. Ou pas complétement. Après le plan d'économies viendra le plan stratégique de relance, où le sort d'Alpine sera sans doute discuté. Il devrait être annoncé d'ici la fin de l'année. Ce plan et ses choix seront portés par le nouveau directeur général du Losange, Luca de Meo. Après avoir œuvré chez Fiat, Lancia ou Alfa Romeo avant de découvrir une autre forme de passion automobile chez VW, Audi et Seat, il ne pourra pas rester insensible à la passion que peut susciter cette marque et à son potentiel. Rappelons que pour lui, une marque sportive n'est en rien un problème puisque c'est lui qui a assuré l'émancipation du label Cupra pour en faire une marque à part entière.

 

Alors, il faudra peut-être faire quelques arrangements avec l'ADN, sans y perdre son âme, comme s'ouvrir à de nouvelles carrosseries et motorisations. Certaines marques l'ont fait, comme Porsche par exemple. Alpine a toujours sa place dans le futur du groupe Renault. Elle pourrait même y jouer un rôle plus important que jamais.

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