Ali Kassaï, Renault : "Il était temps que Dacia accède à l’électrique"
Il y a un peu moins d’un an, Renault présentait au salon de Shanghai sa City K-ZE, crossover électrique conçu pour le marché chinois. Si, au départ, aucune transposition du modèle n’était prévue pour le Vieux Continent, les normes CAFE ont finalement changé la donne. Dacia vient de présenter son concept car Spring, préfigurant une citadine 4 places 100 % électrique qui sera lancée en Europe dans le courant de l’année prochaine.
Si peu de détails techniques ont pour le moment été précisés, le modèle devrait afficher une autonomie d’environ 200 km selon le cycle WLTP. "10 ans après l’arrivée du groupe Renault sur le marché de l’électrique avec sa Zoé, après avoir essuyé les plâtres et beaucoup appris sur la technologie de l’électrique et son écosystème, il est temps que Dacia dispose de cette technologie éprouvée", explique Ali Kassaï, patron du produit du groupe Renault.
Avec ses 3,65 mètres de long, soit quelques centimètres de plus que la Twingo, et son 1,65 mètre de large, le modèle de série tiré de la Spring se positionnera sur le segment A. "Un véhicule très complémentaire à la Renault Twingo", précise Ali Kassaï. "Entre Zoé, Twingo et Spring, nous attaquerons trois tranches de marché. Spring sera une vraie voiture, avec des prestations plus raisonnables que ce que peut proposer une Twingo, mais avec de l’habitabilité et un prix attractif. On y retrouvera les valeurs de Dacia, qui propose des voitures simples mais robustes. Il y aura une vraie complémentarité avec Twingo, qui sera plus lookée, mieux équipée, notamment en termes de connectivité. Nous aurons vraiment deux concepts différents, qui s’adresseront à une clientèle différente", indique-t-il.
Entre 15 000 et 20 000 euros
Le positionnement prix sera également différent. Si la Twingo électrique devrait être proposée entre 20 000 et 23 000 euros, selon Ali Kassaï, le modèle de série de la Dacia Spring devrait être plus compétitif avec un prix compris entre 15 000 et 20 000 euros. "Proposer un modèle électrique à ce prix là résulte d’un savoir-faire que Dacia a déjà prouvé avec ses Sandero et ses Duster par exemple", souligne le patron du produit du groupe Renault.
Un savoir-faire, mais aussi le choix de ne garder que les équipements de base, en termes de sécurité et de connectivité, en n'utilisant que des technologies éprouvées et amorties. "Et ce, tout en satisfaisant les besoins des clients, qui sont prêts à faire ces compromis. A cela s’ajoute une performance économique de production, de conception mais aussi de distribution puisque la marque ne s’adresse qu’aux particuliers", souligne Ali Kassaï.
Ce véhicule citadin électrique aurait-il eu sa place chez Dacia sans les normes CO2 ? "En termes de besoin de la clientèle oui, mais nous l’aurions lancé sans doute plus tard. Disons que nous avions cette carte dans notre poche mais que nous l’aurions peut-être utilisée plus tard", admet Ali Kassaï.