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Constructeurs

70e rugissant !

Publié le 25 février 2011

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
A l’occasion de son 70e anniversaire, Jeep offre à son icône de quoi le rester. Moteur et habitacle évoluent en profondeur pour que la Wrangler, pilier des ventes, joue pleinement son rôle.

Rares sont les véritables icônes. La 911 fait partie de celles-là. Comme la Willys. Certes, le temps de la Willys est bien loin, mais ses descendantes, Wrangler en tête, font toujours vivre la légende. Malgré les péripéties ou les rachats qui ont jalonné ses 70 ans d’histoire, Jeep semble aujourd’hui enfin prête pour une vraie croissance. Le Grand Cherokee lancé en 2010 aux Etats-Unis a donné le la, avant que la Wrangler vienne amplifier cette volonté. Il faut dire que la Wrangler reste, malgré l’élargissement de la gamme, LE modèle le plus vendu de Jeep. Par exemple, aux US, elle a représenté plus de 94 000 ventes sur les 291 000 de la marque, soit plus de 32 % du mix. En France, cette part grimpe même à 50 % ! D’ailleurs l’ambition hexagonale de la marque est que ce modèle retrouve le volume qui était le sien en 2007, c’est-à-dire près de 1 500 unités. Est-ce possible ? Sans doute, car la Wrangler, cuvée 2011, a bien changé pour être plus en phase avec le marché. Déjà, le 2.8 CRD a largement évolué pour plus d’agrément et d’efficacité. Pas seulement une évolution “cartographique”, mais réelle avec notamment une nouvelle culasse, de nouveaux pistons, etc.

Le résultat permet de faire passer la puissance de 177 à 200 chevaux tout en diminuant le niveau de consommation de 10 à 20 % (7,1 l et 187 g de CO2 pour la Wrangler BVM6). L’arrivée d’un Start&Start, d’origine Bosch, aide aussi à cela. Mais le changement le plus visible est à l’intérieur. En effet, la refonte de l’habitacle, principalement de la planche de bord et des équipements proposés, donne enfin à la Wrangler les moyens de ses ambitions. Des plastiques souples font enfin leur apparition comme certaines rondeurs sur la console centrale. L’insonorisation  est également bien meilleure.

Mais une Jeep doit rester une Jeep ! Certes, la Wrangler se veut plus cossue, mais elle ne renie en rien son histoire et reste toujours capable de “monter aux arbres” ! Alors plus ou moins haut selon la finition choisie. Les Wrangler “classiques”, en finition Sport ou Sahara, font toujours appel à une boîte de transfert et à un blocage central qui peut toutefois se faire aider par l’électronique, via l’ESP.

Mais pour ceux qui préfèrent le trial 4x4 à la balade en sous-bois, Jeep propose la Wrangler Rubicon. Ici, en plus du blocage central, la Rubicon propose des blocages avant et arrière ainsi que la possibilité de désactiver la barre stabilisatrice. De plus, la démultiplication n’est pas la même : 4.0 :1 contre 2.72 :1 pour les Sport et Sahara. De quoi, effectivement, grimper aux arbres mais aussi dans le hit-parade des ventes.

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La Wrangler en bref

Date de lancement : Janvier 2011
Objectifs : 1 400 unités en 2011
Principales Concurrentes de la Wrangler Unlimited 2.8 CRD 200 Sport (30 000 €) :
Land Rover Defender SW 110 S 2.4 122 : 33 100 €
Kia Sorento 2.2 CRDi 177Active : 34 490 €
Toyota Land Cruiser 173 D-4D Le Cap 5p : 39 600 €
Prix :
de 28 200 à 34 400 € - Wrangler
de 30 000 à 36 200 € - Wrangler Unlimited


Historique : Tranches de Jeep !

Malgré son âge, 70 ans, la Jeep a su rester une Jeep ! Même si elle s’appelle depuis 1987 Wrangler. Tout commence en 1940 avec l’appel d’offres de l’armée américaine voulant disposer d’un véhicule capable de tout faire. Willys-Overland, American Bantam Car Manufacturing et Ford étaient sur les rangs. Finalement en mars 1941, l’armée choisit la Willys comme véhicule principal. Baptisées Willys Quad puis MA et MB, ces versions militaires équiperont de nombreuses armées de la planète . Cependant, au sortir de la seconde guerre mondiale, la Willys Quad entame une carrière “civile” sous la marque Jeep que Willys-Overland avait déposée dès la fin des combats.

De 1945 à 1949, la Jeep CJ-2A ouvrit la voie. Dès 1948, la CJ-3A entra en production pour être vendue jusqu’en 1953 où la CJ-3B la remplace. Elle sera un succès avec 155 494 unités fabriquées jusqu’en 1968. Mais, durant cette période, Jeep change une première fois de main. En effet, Willys-Overland devient la propriété de Henry Kaiser contre 60 millions de dollars. Le nouveau patron affiche alors la volonté d’élargir la gamme Jeep. Son premier bébé fut la CJ-5. Peut-être la Jeep civile la plus connue car elle sera vendue de 1953 à 1983 ! 30 années de carrière synonymes de 600 000 unités produites. Puis dès 1956, Jeep lance la CJ-6 qui est en fait l’ancêtre de l’Unlimited actuelle puisqu’il s’agissait d’une CJ-5 à empattement long. Elle sera produite jusqu’en 1975.

En 1976, AMC, qui a racheté Jeep en 1970, présente la CJ-7 qui sera produite jusqu’en 1986. Durant cette période, il y eut même une CJ-8, baptisée Jeep Scrambler qui était en fait une CJ-7 à empattement long. Elle fut produite à moins de 30 000 exemplaires, ce qui en fait, aujourd’hui, une belle pièce de collection.

En 1987, la Wrangler (YJ) met fin à la série des CJ jugée alors trop “utilitaire”. En effet, le marché avait évolué et les clients, même ceux de Jeep, voulaient plus de confort. Comme une rupture, le regard de cette Jeep change avec des optiques rectangulaires. Ce sera la seule ! La Wrangler a été produite à plus de 630 000 unités. C’est également en 1987, le 5 août 1987, quelques mois après ce lancement, qu’American Motors vend Jeep à Chrysler. En 1997, la nouvelle Wrangler (TJ) retrouve ses traditionnels phares ronds et Jeep devient une marque du Groupe DaimlerChrysler. Bien que cette Wrangler ait profité techniquement des Cherokee et Grand Cherokee apparus depuis, elle conserve l’ADN Jeep. On peut même y voir un clin d’œil neo-retro à la CJ-7. En 2004, une version Unlimited, à empattement long, fait son apparition dans la gamme. Toutefois, il faudra attendre 2007 et la Wrangler actuelle (JK) pour que cette Unlimited soit vendue en France. 2007 fut aussi l’année où Chrysler passe dans les mains du fonds Cerberus. Un Chapter 11 plus tard, en 2009, Chrysler, et donc Jeep, est aujourd’hui dirigé par Sergio Marchionne, le patron de Fiat qui détient pour l’heure 25 % du capital de l’américain.

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