S'abonner
Constructeurs

3,3 millions de véhicules en 2017 ?

Publié le 4 mars 2014

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
Plombé par la crise européenne, les fluctuations des devises et les restructurations, le constructeur français, dont le bénéfice a été divisé par trois en 2013, n’a pas atteint les 5 % de marge opérationnelle ni les 3 millions d’unités vendues. Néanmoins, Carlos Ghosn compte dépasser ces objectifs d’ici trois ans. Voici comment.
Carlos Ghosn, P-dg du Groupe Renault.

La conférence annuelle tenue par Carlos Ghosn et ses équipes jeudi matin, à quelques pas du siège du constructeur, était attendue car elle devait aussi présenter un premier bilan du plan “Drive the Change” trois ans après son lancement. Avant de revenir sur cette première phase, Carlos Ghosn a d’ores et déjà fixé une seconde étape à l’horizon 2017, contre celle de 2016 initialement prévue. A l’issue de cette étape, le P-dg de Renault souhaite atteindre des “objectifs ambitieux mais réalistes”. Le constructeur vise désormais, d’ici trois ans, un chiffre d’affaires de 50 milliards d’euros et une marge opérationnelle de 5 %. Un nouveau cap pour Carlos Ghosn, qui a toutefois reconnu que les objectifs à mi-parcours “n’avaient pas été tenus”. A l’origine, le groupe espérait en effet atteindre les 3 millions d’unités vendues dans le monde et un free cash flow de 2 milliards d’euros. Si Renault, pour ce dernier, a fait mieux (2,5 milliards d’euros sur la période 2011-2013), il n’a en revanche écoulé que 2,63 millions de véhicules en 2013 en raison de “la crise du marché européen”, selon son dirigeant.

Un bénéfice divisé par trois

Mais avant de donner les contours de 2017, Carlos Ghosn a dû rendre compte de l’année 2013. Avec un chiffre d’affaires de 40,93 milliards d’euros, en très légère progression de 0,5 %, et une marge opérationnelle de 3 % (contre 1,9 % en 2012), Renault a vu son bénéfice net se diviser quasiment par trois, passant de 1,712 milliard d’euros en 2012 à 695 millions d’euros l’an passé. Une sérieuse chute due à des “facteurs exceptionnels” comme la provision de 514 millions d’euros liée aux activités iraniennes, la dévaluation de plusieurs devises des pays émergents (Argentine, Iran, Russie, Inde) qui a causé un impact négatif de 619 millions d’euros, et aux dépréciations d’actifs de 488 millions, conséquences de certains de ses programmes véhicules et des charges de restructuration de 423 millions “principalement liées à l’accord de compétitivité signé en France” au printemps 2013. Le constructeur a ainsi essuyé une perte d’exploitation de 34 millions d’euros contre un résultat positif de 183 millions en 2012.

Le verre à moitié plein

Une fois ces résultats mitigés expliqués, Carlos Ghosn s’est dit “confiant pour l’avenir et souhaite passer à une nouvelle phase d’accélération”, et préfère voir le verre à moitié plein. 2017 donc. Il a naturellement évoqué la stratégie produits du constructeur. Porté par les succès du Captur et de la Clio, Renault va ainsi entamer une nouvelle phase de lancements. Le constructeur devrait entièrement consolider sa gamme d’une dizaine de nouveaux modèles d’ici 2017 dont les nouvelles Twingo, Espace, Scénic, Megane ainsi qu’une berline du segment D, remplaçante plus luxueuse de la Laguna, sans oublier quelques SUV de grande et moyenne tailles. En outre, le groupe va se doter dès 2016 d’un petit modèle de citadines à moins de 5 000 euros pour l’Inde et l’Amérique latine, et de deux pick-up pour conquérir de nouveaux marchés. Tous ces futurs véhicules seront aussi produits à meilleurs coûts car le constructeur les assemblera sur la plate-forme commune de l’Alliance (CMF) pour 3 millions d’unités (dont 80 % de Renault pour les segments C et D).

Tous ces lancements doivent aussi et surtout asseoir la position du groupe à l’international, avec des ventes qui ont progressé pour passer de 35 % à 50 % en 2013. Pour y arriver, Renault comptera notamment sur les marchés émergents (Brésil et Inde notamment) et la Chine, évidemment, où une nouvelle usine, qui ouvrira en 2016 en joint-venture avec Dongfeng, écoulera 150 000 unités par an. Pour le P-dg de Renault, l’empire du Milieu devra à terme représenter “entre 600 000 et 700 000 ventes annuelles”. Quant à l’électrique, si Carlos Ghosn a reconnu “que ZOE n’avait pas atteint les objectifs”, il ne baissera pas pour autant les bras et annonce une “forte augmentation des ventes dès 2014. En outre, si le programme de Renault n’est pas encore rentable en la matière, les coûts sont à la baisse. Nous continuons nos efforts”, assure-t-il.

Si les plans de Carlos Ghosn se vérifient, alors les ventes mondiales de Renault devraient compter 3,3 millions d’unités en 2017. Le dirigeant y croit : “Nous avons su résister dans un environnement difficile tout en développant des objectifs à venir. Nous sommes sortis plus forts de la crise et nous préparons désormais notre avenir pour des résultats clairs et positifs.”
 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle