“150 000 unités en Europe”

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Mazda relève la tête en Europe en ce début d’année avec un mois de janvier à + 11,4 % après un exercice 2012 à la peine et un retrait de 11,3 %. Quelle première analyse faites-vous de ces résultats ?
JEFF GUYTON. C’est effectivement un résultat satisfaisant pour nous puisque le marché automobile européen recule de 8,7 % en janvier quand Mazda, de son côté, progresse de 11,4 % avec une part de marché de 1 %. Ceci s’explique par l’arrivée des nouveaux produits, mais c’est également la conséquence des actions que nous avons menées comme par exemple la restructuration de notre réseau de distribution en Allemagne. Il est vrai que, ces dernières années, Mazda n’a pas obtenu les résultats espérés sur la scène européenne, mais la tendance semble s’inverser aujourd’hui. Au global, nous pouvons légitimement viser les 150 000 unités sur une année pleine en Europe.

JA. Justement, quels sont les nouveaux éléments qui vont permettre à Mazda de changer en Europe ?
JG. Je ne crois pas que Mazda change. En revanche, c’est la façon dont on juge la marque qui est en train d’évoluer, comme la perception de nos produits. Prenez la Mazda6, c’est une des meilleures de sa catégorie en termes d’émissions de CO2, de sécurité passive, et elle se situe à un prix très abordable par rapport à ses concurrentes. Tout ceci, nos clients et ceux qui s’intéressent à la marque l’ont remarqué. Aujourd’hui, Mazda ne change pas, mais c’est une marque non conventionnelle avec des produits atypiques comme la Mazda6 ou la MX-5, tous différents des autres. Outre notre histoire, plusieurs éléments font en sorte que nous progressons continuellement, sur la technologie, les rejets d’émissions de CO2, le positionnement tarifaire de nos véhicules… Tous nos clients ne le savent pas encore, je pense qu’en France ils ne le savent pas, mais ils vont rapidement découvrir que Mazda répond à beaucoup de leurs attentes.

JA. L’actualité est riche pour Mazda cette année avec les nouveaux CX-5 et Mazda6. Quelles sont vos perspectives pour ces modèles ?
JG. Si on se base sur l’année fiscale et compte tenu que ces modèles viennent d’être lancés, d’ici mars 2014, nous pouvons envisager des ventes autour de 14 000 CX-5 et de 15 000 Mazda6, soit deux modèles qui nous apporteraient sur le marché européen près de 20 % de croissance. Ces deux véhicules constitueront nos principaux piliers, mais nous lancerons néanmoins d’ici là de nouveaux produits qui viendront supporter notre croissance sur le marché européen.

JA. Quelles sont les principales étapes de votre croissance sur ce marché européen ?
JG. Outre l’apport de nos produits, la restructuration que nous avons réalisée sur le marché allemand, notre principal marché en Europe, sera déterminante à l’avenir. En effet, nous avons réduit notre réseau à 500 points de vente, afin que celui-ci soit plus conforme à la réalité du marché. De cette façon, les affaires pourront voir leurs CA augmenter et les investisseurs gagner en rentabilité. Par ailleurs, les clients sauront plus facilement se retrouver dans un réseau plus pérenne et mieux établi. Et je pense que cela doit en être de même en Europe où nous possédons 2 000 points de vente.

JA. Le réseau français pourrait-il connaître la même chose qu’en Allemagne ?
JG. Nous avons deux sortes d’opérateurs en France. D’un côté, ceux qui sont très investis dans la marque et connaissent des pénétrations très fortes sur leurs territoires, avec des indices de satisfaction clientèle très élevés. Et d’un autre, des opérateurs qui ne savent pas très bien où aller avec notre marque. Notre but est d’encourager ces concessionnaires à poursuivre leurs efforts avec la marque et de continuer à croire en elle.

JA. Outre les produits et le réseau, Mazda compte-t-elle sur un autre axe ?
JG. Traditionnellement, Mazda a toujours été performante sur le marché des particuliers. Toutefois, et au regard de nos nouveaux produits comme la Mazda6, dont les attributs ne manquent pas pour ce marché, nous pouvons légitimement nous attaquer aux marchés des entreprises bien plus que nous ne le faisions jusqu’ici car nous sommes désormais mieux outillés pour cela.