Une vaste réorganisation s'annonce chez Michelin
Respectant l'état d'esprit qui a présidé à ses récentes négociations sur la compétitivité, c'est d'abord aux représentants du personnel et aux salariés du siège que Jean-Dominique Senard a réservé la primeur de l'annonce de la mise en œuvre d'un plan de réorganisation du groupe.
Sans surprise dans la mesure où Jean-Dominique Senard répète à l'envi que Michelin doit devenir un groupe de services à part entière, l'approche se veut beaucoup plus "customer-centric". En schématisant, on peut avancer qu'il s'agit de passer d'une vision "Produits" à une vision "Métiers & Clients", d'où la mise en place de 14 lignes business.
Par ailleurs, cette réorganisation vise un renforcement de la responsabilisation du management. L'activité mondiale sera donc divisée en un nombre plus important de régions, pour atteindre un total de dix régions, dont quatre pour la seule Europe. Ce schéma sera adossé à huit directions opérationnelles. Avec mesure, on peut parler de décentralisation et faire référence à la formule souvent reprise par Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie : "Comment transformer une baleine en un banc de poissons ?"
Pour préciser les détails et l'exécution de cette nouvelle organisation, quelque 70 groupes de travail seront définis et les premiers résultats des travaux sont attendus dès la fin du deuxième trimestre, tandis que la mise en œuvre organisationnelle des changements est programmée en 2018. "Les deux principaux mots d'ordre sont le renforcement de la proximité clients et de l'autonomie des salariés. Une évolution plus facile à mettre en œuvre dans un groupe qui gagne, qui enregistre de bons résultats, comme c'est le cas de Michelin aujourd'hui", commentait sur France 3 Auvergne Rhône-Alpes Jean-Michel Guillon, directeur général exécutif du groupe Michelin. La direction annonçant d'ores et déjà que ce plan de réorganisation s'opérerait sans départs contraints.